Des employés ont informé la direction de Facebook en Inde qu’un homme politique éminent avait envoyé des messages haineux via différents comptes, en appelant à la violence contre les musulmans dans le pays. Personne, au sein de la direction de Facebook, n’a réagi.
T. Raja Singh, membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BKP) du Premier ministre Narendra Modi, a violé les règles du réseau social portant sur les discours haineux. Il a traité les musulmans de ‘traîtres’ et a demandé que ces derniers soient exécutés et que leurs mosquées soient détruites.
Les employés de Facebook ont qualifié Raja Singh ‘d’individu dangereux’. Ils ont demandé à la direction que l’homme soit banni de Facebook à vie. Mais l’entreprise n’a pas réagi. Elle a refusé de bloquer le compte de Raja Singh, sans doute parce qu’elle avait peur de perdre ses revenus de son plus grands marchés, qui compte des centaines de milliers d’adeptes sur Facebook et Instagram.
L’Inde est le plus grand marché de Facebook
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise Facebook fait parler d’elle en Inde. L’année dernière, à l’approche des élections, des problèmes étaient survenus dans le pays suite à la diffusion de fake news. Mais il semblerait que lorsque ‘les coupables’ sont des personnes qui détiennent la majorité au pouvoir, l’entreprise préfère fermer les yeux.
Alors que la violence entre les différentes castes et sectes sévit en Inde, ce récit démontre une fois de plus que Mark Zuckerberg semble moins enclin à mettre en application certaines mesures si cela compromet le chiffre d’affaires de son entreprise. Facebook ne souhaiterait apparemment pas non plus offenser les personnalités politiques les plus influentes et la majorité au pouvoir dans le pays.
De son côté, le porte-parole de Facebook, Andy Stone, qui s’est confié au Wall Street Journal, a admis que la direction locale avait mis en garde Mark Zuckerberg quant aux éventuelles conséquences politiques si T. Raja Singh était banni du réseau. À ce jour, l’entreprise continue d’examiner ‘si une interdiction de publication à l’encontre de cet homme est justifiée’.