L’investissement d’Amazon dans la start-up de livraison de repas Deliveroo a de plus en plus de chances d’être approuvé par l’autorité britannique de la concurrence, apprend-on ce mercredi.
C’est une enquête qui dure depuis quelques mois. En mai 2019, Deliveroo décide d’effectuer une nouvelle levée de fonds. Au total, 575 millions de dollars sont récoltés. Le principal investisseur n’est autre qu’Amazon, à hauteur de 16 % du capital de l’entreprise de livraisons de repas. Ce qui a suscité pas mal de questions en termes de concurrence.
En décembre dernier, l’autorité britannique de la concurrence (CMA) décide d’ouvrir une enquête. Elle craint des prix plus élevés et des services de moindre qualité pour les consommateurs, restaurants et épiceries.
Aujourd’hui, la CMA semble quelque peu apaisée. Elle a annoncé qu’elle avait ‘provisoirement autorisé’ un investissement d’Amazon qui lui donnerait une participation de 16% dans la société, indique la chaîne CNBC.
‘En examinant de près la taille de l’actionnariat et la manière dont il affectera Amazon, ainsi que la concurrence à laquelle les entreprises continueront à être confrontées dans la livraison de denrées alimentaires et l’épicerie de proximité, nous avons constaté que l’investissement ne devrait pas nuire à la concurrence, dans les livraisons de restaurants ou celles de courses alimentaires en ligne’, a déclaré ce mercredi Stuart McIntosh, président de l’enquête de la CMA.
Sauver Deliveroo?
La CMA avait précédemment indiqué que l’injection de liquidités dans Deliveroo en provenance d’Amazon pourrait réduire la concurrence en supprimant la possibilité pour le géant tech de revenir sur le marché. C’est que l’entreprise de Jeff Bezos s’était déjà lancée dans le secteur avec Amazon Restaurants, qui a rapidement cessé ses activités.
La CMA a ensuite publié des ‘conclusions provisoires initiales’ en avril et autorisé l’investissement d’Amazon, déclarant que ‘Deliveroo aurait fait faillite sans cet argent’. Et que la disparition de la société nuirait à son tour aux consommateurs britanniques.
Mais l’autorité de la concurrence doit aujourd’hui revoir ses conclusions après avoir réalisé que… Deliveroo n’aurait en réalité pas fait faillite sans Amazon.
‘L’impact de la pandémie de coronavirus, bien qu’extrêmement difficile au départ, n’a pas été aussi grave pour Deliveroo que prévu lorsque nous sommes parvenus à nos premières conclusions provisoires en avril’, a avoué McIntosh. Logique, le confinement ayant fermé les restaurants et augmenté les livraisons de repas à domicile. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Concurrence
De son côté, Deliveroo s’est réjoui de cette annonce de la CMA. ‘Comme nous l’avons fait valoir l’année dernière, depuis le début de l’enquête de la CMA, l’investissement minoritaire permettra à Deliveroo, né et élevé au Royaume-Uni, de concurrencer des rivaux étrangers bien capitalisés et de continuer à innover pour les clients, les serveurs et les restaurants’, a déclaré l’entreprise à CNBC.
‘Alors que l’économie britannique se remet des dommages causés par Covid-19, un environnement réglementaire stable est essentiel. Nous demandons donc à la CMA de conclure son examen le plus rapidement possible.’
Pas si vite, car l’autorité de la concurrence a prévenu dans le même temps qu’une enquête plus approfondie pourrait être nécessaire si Amazon décide d’augmenter sa participation dans l’entreprise. En attendant, la CMA a lancé un appel aux commentaires du public d’ici le 10 juillet avant un rapport final attendu d’ici le 6 août, indique l’AFP.
Lire aussi: