Le gouvernement belge ‘n’est pas impressionné’ par la énième tentative des Allemands de faire pression dans le dossier Brussels Airlines, même si l’assemblée générale de Lufthansa suscite des inquiétudes.
- Elles ont refait surface le week-end dernier, les annonces apocalyptiques concernant Brussels Airlines. Cette fois, c’est dans La Libre que figurait le scénario d’apocalypse: la compagnie ‘belge’, qui appartient à 100% à la Lufthansa, serait au bord de la faillite.
Sans accord, Lufthansa pourrait laisser tomber Brussels Airlines en faillite
- ‘C’est une technique qui est utilisée depuis des semaines maintenant. Régulièrement, on entend la même histoire, dans laquelle ils pensent apparemment nous effrayer en faisant croire à tout le monde que c’est ‘foutu’ si nous ne cédons pas’, entend-on dire de bonnes sources dans les milieux gouvernementaux. Nous ne sommes ‘pas impressionnés’, nous dit-on. Dans l’immédiat, il n’est pas prévu d’agir soudainement, ni d’en faire trop.
- Ce qui inquiète par contre: la situation de Lufthansa elle-même. En effet, un plan de sauvetage de 9 milliards d’euros du gouvernement allemand est prêt, mais il doit être présenté à l’assemblée générale des actionnaires de la compagnie jeudi. En échange de ce montant énorme, le gouvernement allemand recevra 20% des actions et deux dirigeants.
- Mais ce n’est pas au goût de Heinz Hermann Thiele, un milliardaire qui possède environ 15% de Lufthansa. Et comme apparemment très peu d’autres actionnaires se sont pour le moment inscrits pour voter lors de cette assemblée générale, Thiele pourrait faire échouer l’accord à lui tout seul.
Un important actionnaire vient mettre son grain de sable dans le plan de sauvetage de Lufthansa
- Heinz Hermann Thiele, la direction de Lufthansa et les deux ministres concernés, le ministre socialiste des Finances Olaf Schulz et son collègue démocrate-chrétien de l’Économie Peter Altmeier, se sont réunis afin de discuter. Une rencontre qui peut conduire à une solution déterminante pour la filiale belge.
- ‘C’est extrêmement grave. Car sans un sauvetage de Lufthansa, ce sera extrêmement difficile pour Brussels Airlines’, entend-on au sein du gouvernement fédéral. Tous les partis ne sont pas sur la même longueur d’onde sur la question. Le MR est farouchement favorable à un plan de sauvetage, voire, si nécessaire, à une nationalisation complète de Brussels Airlines.
- Mais c’est un scénario qui fait trembler l’Open Vld. Le CD&V se positionne un peu entre les deux. Mais ni l’un ni l’autre n’attend un retour de ‘l’époque Sabena’, comme semble le préconiser Georges-Louis Bouchez (MR).