Wirecard avoue: il est ‘fort probable’ que les 1,9 milliard d’euros n’existent pas…

Fin de semaine dernière, un scandale a éclaté dans la société Wirecard après l’annonce d’un trou de 1,9 milliard d’euros dans ses comptes. Il s’avère aujourd’hui que cette somme pourrait tout simplement ne pas exister.

Le 18 juin dernier, l’auditeur EY ne trouvait aucune preuve de l’existence de 1,9 milliard d’euros de liquidités inscrites au bilan de la société de paiement allemande Wirecard. Ce qui représente pas moins d’un quart du total de son bilan comptable.

Dimanche, la banque centrale des Philippines a déclaré qu’aucune somme d’argent ne semble être entrée dans le système financier du pays. Wirecard était censé détenir 1,9 milliard d’euros dans deux banques philippines, BDO Unibank Inc et Bank of the Philippine Islands (BPI). Mais la banque centrale du pays a déclaré que les deux banques ont nié avoir Wirecard parmi leurs clients et que les documents bancaires étaient faux.

‘Le scandale financier international a utilisé les noms de deux des plus grandes banques du pays – BDO et BPI – pour tenter de couvrir la piste des coupables’, a révélé le gouverneur de la banque centrale, Benjamin Diokno.

La start-up financière allemande a ensuite admis lundi que l’argent n’avait probablement jamais existé, et qu’elle retirait ses résultats financiers pour 2019 et le premier trimestre de 2020.

‘Le conseil d’administration de Wirecard estime, sur la base d’un examen plus approfondi, qu’il est fort probable que les soldes des comptes bancaires d’un montant de 1,9 milliard d’euros n’existent pas’, indique la société dans un communiqué. La société examine désormais une série d’options pour assurer la poursuite de ses activités commerciales, y compris ‘la réduction des coûts, la restructuration, la cession ou la cessation d’unités commerciales’.

Fraude comptable

Suite à ce scandale, le patron de Wirecard n’a pas tardé à démissionner avec effet immédiat, apprenait-on le 19 juin. James Freis succède temporairement à Markus Braun. Face à cette tempête, les investisseurs se sont débarrassés en masse de l’action, conduisant à un plongeon du titre qui a perdu jusqu’à 71% jeudi, et encore près de 44% vendredi.

L’entreprise allemande de traitement des paiements a déjà été accusée de fraude comptable par le passé. Le journal économique britannique Financial Times, qui enquête sur ce dossier depuis des années, a publié l’an dernier des documents qui pourraient indiquer une fraude dans la société partenaire de Wirecard à Dubaï, Al Alam.

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