Le transport ferroviaire au niveau international doit bénéficier d’une place plus importante au sein de l’Union européenne. C’est ce que demande la lettre envoyée par les ministres du Transport et des Infrastructures de 24 pays européens à la commissaire européenne aux Transports, Adina Valean.
Les ministres espèrent pouvoir présenter au cours des 12 prochains mois un programme de développement en plusieurs étapes. Pour les ministres, le transport ferroviaire pourrait devenir une bonne alternative sur certains trajets pour lesquels il n’est actuellement pas assez compétitif. Tous les membres de l’Union européenne ont signé la lettre à l’exception de Chypre, de Malte et de la Croatie.
Green deal
‘Le transport international de passagers sur le réseau ferroviaire ne fonctionne actuellement pas de manière optimale au sein de l’Union européenne’, ont écrit les ministres. ‘Le transport national au sein des pays membres est bien plus développé.’
Les ministres se réfèrent ensuite au Green deal européen qui vise à construire un avenir climatiquement neutre. Selon eux, le train peut apporter une réponse à l’augmentation constante des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport.
En outre, la Commission européenne a déjà décidé d’attirer l’attention sur le train l’année prochaine. ‘Ce sont toutes des raisons pour augmenter les investissements dans les services ferroviaires internationaux.’
Toutefois, ‘il reste encore des obstacles majeurs à surmonter’, reconnaissent les ministres. Entre autres, prévoir l’organisation de la vente des tickets. Car un seul itinéraire passera bien souvent par plusieurs entreprises de gestion du réseau. Des solutions numériques sont pour l’instant à l’étude.
Train à grande vitesse
Les ministres soulignent que le train est un moyen de transport idéal pour les voyages qui parcourent entre 300 et 800 km. Un réseau développé ferait du train un concurrent important du transport aérien court et moyen-courrier, qui se limite généralement à des distances de moins de 1.000 km.
Pour les ministres, le train pourrait considérablement augmenter ses parts de marché, notamment grâce aux trains à grande vitesse. Le secteur s’attend d’ailleurs à une demande croissante dans un avenir proche, en partie grâce à la crise du coronavirus. Et cela pourrait amener à un changement durable dans les habitudes de voyages.
Les 24 pays signataires mentionnent également les interventions de l’État. Par exemple, en France, la compagnie Air France ne reçoit le soutien du gouvernement que si la compagnie réduit sa présence sur des liaisons intérieures. Cela devrait laisser plus de place pour le transport ferroviaire.
L’initiative des ministres européens peut également compter sur le soutien de la Communauté européenne des chemins de fer et des entreprises d’infrastructure (CER).