Le procureur général de Californie poursuit les deux entreprises de services de transport pour avoir classifié leurs chauffeurs comme des entrepreneurs indépendants et non comme des employés. Ils se sont ainsi soustraits à la protection du travail et ont retenu les avantages sociaux des travailleurs.
Plusieurs villes de Californie se sont par ailleurs jointes à l’État dans sa poursuite ce mardi, affirmant que la classification erronée des entreprises nuit aux travailleurs, aux entreprises respectueuses des lois, aux contribuables et à la société en général.
Le procureur général de Californie, Xavier Becerra, estime ainsi que les chauffeurs de Uber et Lyft ne bénéficient guère des protections de base, notamment en matière de congés maladie et de paiement des heures supplémentaires.
Peu après l’annonce du procès lors d’une conférence de presse virtuelle, les actions des deux entreprises ont brièvement chuté avant de se reprendre.
Si Uber et Lyft n’ont pas encore commenté cette action en justice, elles avaient auparavant déclaré que leurs chauffeurs étaient correctement classés comme entrepreneurs indépendants. Les deux sociétés affirmaient également que la majorité d’entre eux ne voudraient pas être considérés comme des employés, tenant particulièrement à la flexibilité du travail à la demande.
Les séquelles de la pandémie
Fin 2019, Uber avait d’ailleurs porté plainte contre la Californie pour une loi obligeant les plateformes de réservation de voiture à requalifier les chauffeurs en employés. Très peu au goût de l’entreprise américaine, naturellement. A l’époque, les conducteurs de taxi étaient divisés: certains aimeraient effectivement bénéficier des avantages du statut de salarié, alors que d’autres voulaient garder leur liberté de choisir leurs horaires comme il leur chante. Pas sûr que ces derniers soient aujourd’hui du même avis, maintenant que la pandémie est passée par là…
‘Il faut parfois une pandémie pour nous faire prendre conscience de ce que cela signifie vraiment et de qui en subit les conséquences. Les chauffeurs d’Uber et Lyft qui contractent le coronavirus ou qui perdent leur emploi se rendent rapidement compte de ce qu’ils manquent’, affirme Becerra.
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