Abigail Disney s’en prend vertement à la rémunération des dirigeants de l’entreprise alors que plus de 100.000 employés ont été mis en congé sans solde.
Cinéaste récompensée par un Emmy Award et petite-fille du co-fondateur de la société Roy Disney, Abigail Disney n’a pas la langue dans sa poche. Elle avait déjà critiqué par le passé les rémunérations lucratives du désormais ex-président exécutif, Bob Iger. Elle réitère l’opération en se prenant désormais aux dividendes de 1,5 milliard de dollars qui ‘permettraient au personnel de rester rémunéré pendant des mois’. Et c’est sur Twitter qu’elle a décidé d’entamer sa croisade contre les dirigeants de Disney.
‘Cela permettrait de payer trois mois de salaire aux travailleurs de première ligne. Et cela va à des gens qui ont déjà collecté des primes énormes pendant des années. Les dividendes ne sont pas tous mauvais, étant donné le nombre de personnes à revenu fixe qui en dépendent. Mais il n’en reste pas moins que 80 % des actions sont détenues par les 10 % les plus riches. Payez les personnes qui ‘font la magie’ avec le respect et la dignité qu’elles ont davantage acquis que vous. Cette société doit faire mieux.’
‘Je n’ai pas de rôle dans l’entreprise, je suis juste une citoyenne qui se soucie des autres. Mais je suis une héritière’, poursuit-elle. ‘Et je porte ce nom partout avec moi. J’ai une conscience qui fait qu’il m’est très difficile de rester les bras croisés quand je vois des abus se produire avec ce nom.’
Les cadres supérieurs de Disney ont toutefois réalisé quelques sacrifices salariaux pour ‘permettre à l’entreprise de mieux faire face aux extraordinaires défis commerciaux’. Bob Iger a ainsi renoncé au reste de son salaire de 3 millions de dollars pour cette année, tandis que Bob Chapek, son remplaçant, renoncera à la moitié de son salaire de base de 2,5 millions de dollars.
900 fois le salaire médian
Mais ici aussi, ils sont critiqués. ‘Le salaire est une goutte d’eau dans la mer pour ces gars’, a tweeté Abigail Disney. ‘Le vrai jour de paie est dans le reste du paquet.’
Il est vrai que 3 millions, c’est peu face aux 65,6 millions de dollars qu’a gagnés Bob Iger en 2018, et aux 47 millions de dollars en 2019. Son dernier salaire est plus de 900 fois supérieur au salaire médian des travailleurs de Disney, qui s’élève à environ 52.000 dollars.
Bob Chapek ne s’en sort pas mal non plus, lui qui pourrait potentiellement recevoir une prime annuelle ‘d’au moins 300%’ de son salaire, en plus d’une prime d’encouragement à long terme ‘d’au moins 15 millions de dollars’, indique The Guardian. Pendant ce temps, plus de la moitié du personnel de l’entreprise se retrouve sans revenu pour économiser mensuellement quelque 500 millions de dollars.
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