Près de sept ménages belges sur dix peuvent survivre plusieurs mois sans revenu et deux ménages sur trois ne sont pas touchés par la crise du coronavirus. Ce sont là quelques-unes des conclusions d’une enquête menée par la Banque nationale.
Quelle est la capacité financière des familles belges? C’est l’une des questions cruciales qui se sont posées dans le cadre du système de report de l’hypothèque. La Banque nationale a donc ajouté quelques questions à son traditionnel sondage téléphonique mensuel auprès d’un échantillon représentatif de la population (environ 1.850 personnes interrogées). L’enquête s’est déroulée entre le 31 mars et le 15 avril, c’est-à-dire en plein confinement.
Revenus
Première conclusion sans doute surprenante après tous les rapports de morosité économique: pour deux familles sur trois (67 %), la crise du coronavirus n’entraîne aucune perte de revenus. Plus de la moitié de ce groupe est constituée de retraités. Rien n’a changé non plus pour les autres bénéficiaires de prestations. Le gouvernement sert donc de ‘stabilisateur’ de millions de revenus.
Le contraste est toutefois frappant avec les 13 % de Belges qui subissent une perte de revenus très importante. Ils voient leurs revenus fondre d’au moins 30 %, et parfois même de plus de 50 %. Pour l’essentiel, cela concerne la population active.
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Coussin d’épargne
En plus des revenus mensuels, le coussin d’épargne accumulé est important pour mesurer la résistance aux crises des budgets familiaux. Une grande majorité d’entre eux peuvent le vivre très durement. Près de sept ménages sur dix (69 %) déclarent cependant disposer d’une épargne suffisante pour couvrir leurs frais de subsistance, c’est-à-dire les dépenses nécessaires, pendant au moins trois mois.
Deux sur dix (20 %) ne peuvent vivre qu’un à trois mois sans revenu et plus d’un ménage sur dix (11 %) n’a pas ou peu d’épargne pour les dépenses de base.
Robustesse financière
La combinaison des deux indicateurs financiers – revenus et épargne – donne une bonne idée de l’exposition des ménages belges à la grave tempête économique provoquée par la crise du coronavirus.
Pour environ un ménage sur deux (49 %), les risques financiers sont limités: ce groupe chanceux ne subit aucune perte de revenu et dispose d’un coussin d’épargne d’au moins trois mois. À l’autre bout du spectre, selon la Banque nationale, environ une famille sur huit (soit 11 à 12 %) est ‘extrêmement vulnérable’. Ces familles subissent une perte de revenus de plus de 10 % et disposent d’un coussin d’épargne suffisant pour trois mois au mieux.
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