Le gouvernement allemand compte mettre 822 milliards d’euros de prêts pour aider les entreprises et salariés à faire face à l’épidémie de coronavirus. L’Allemagne étonne également par sa solidité face au virus.
Cette enveloppe, appelée à être formellement adoptée lundi en conseil des ministres, doit notamment aider à financer un Fonds de secours pour les grandes entreprises, prévoyant le cas échéant une nationalisation partielle et provisoire pour faire face à la crise, selon le texte qu’a obtenu l’AFP.
Au-delà de cette immense manne financière, l’Allemagne étonne par sa particularité. Disposant du meilleur rapport nombre de lits d’hôpitaux / habitant, et de loin – 25.000 lits de soins intensifs avec assistance respiratoire contre 7.000 en France ou 5.000 en Italie – le pays d’Angela Merkel compte peu de décès.
Seulement 47, selon le dernier rapport du Robert Koch Institute. Pas énorme pour les plus de 16.000 cas recensés. C’est dix fois moins que la France par exemple. Cette même France, à qui l’Allemagne propose d’accueillir certains de ses patients face à la saturation des hôpitaux français dans le Haut et le Bas-Rhin.
Les secrets
L’Allemagne a fermé ses frontières très tôt, voulant gérer la crise par elle-même. Angela Merkel n’a pas utilisé de pincette, estimant, dès le début de la crise, que 70% des Allemands y seraient confrontés. Mais à l’époque, elle rassurait déjà: ‘Nous avons peut-être le meilleur système de santé au monde.’ Et il est bien difficile aujourd’hui de lui donner tort.
L’Allemagne est 4e pays avec le plus grand nombre de cas après la Chine, l’Italie et l’Espagne. Et elle compte moins de décès que la Corée du Sud (8.652 cas, 94 morts), souvent citée en exemple ou le Royaume-Uni (4.014 cas, 177 décès). Le Monde a pu comparer les taux de mortalité: 0,3% contre 3,6% en France, 4% en Chine et 8,5% en Italie.
Le secret tiendrait au nombre de tests, désormais plus de 160.000 par semaine. En Belgique, à titre de comparaison, c’est entre 7.000 et 10.000, pour une population seulement 7,3 fois moins importante. Il y a aussi eu une bien meilleure anticipation de l’épidémie qu’en Italie ou même en France. Enfin, de nombreux jeunes sont testés positifs, sans connaître de réels symptômes.
Il faut toutefois aussi noter un billet statistique. Car il n’y a pas de test post mortem, et certains décès indirects ne sont pas comptabilisés. Un billet que le RKI considère toutefois comme ‘pas décisif’.