Une livraison de 15.000 molécules médicinales est attendue prochainement sur le campus du Gasthuisberg à Louvain. L’expéditeur n’est nul autre que Bill Gates, le cofondateur de Microsoft.
Selon De Standaard, sur demande et aux frais de la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF), la KU Leuven les testera dans les semaines à venir pour déterminer leur éventuelle efficacité contre le nouveau coronavirus.
Les échantillons de médicaments envoyés des États-Unis proviennent du Scripps Institute en Californie. Ces dernières années, cet institut a constitué une vaste collection de principes actifs provenant de médicaments existants ou non encore développés contre les maladies les plus diverses.
‘La Fondation Bill & Melinda Gates espère que ces 15.000 substances contiennent une ou plusieurs molécules qui peuvent également inhiber le nouveau coronavirus’, déclare Johan Neyts du laboratoire de virologie du Rega-Institut de Louvain, qui se chargera de l’analyse. ‘C’est ce que nous allons découvrir pour eux.’
Entièrement automatique
Selon Neyts, le laboratoire de biosécurité du Rega est probablement le seul au monde qui peut tester en toute sécurité des milliers de molécules candidates les unes après les autres à haut débit. ‘Une semaine ou deux après la livraison de l’envoi, nous connaissons les résultats.’ Le laboratoire a été conçu sur mesure par Pieter Leyssen, un collègue de Neyts, virologue et ingénieur autodidacte. Il fonctionne de manière entièrement automatique, jour et nuit, sept jours sur sept.
Une fois par siècle
Bill Gates a par ailleurs récemment suggéré que Covid-19 pourrait être ‘l’agent pathogène qui ne se produit qu’une fois par siècle et qui inquiète le monde entier’, indique Bloomberg. Pas étonnant donc qu’il mette la pression pour trouver un médicament.
On pourrait ainsi le ranger dans la catégorie des ‘croissants’ (‘growthers‘), ceux qui pensent que le coronavirus suit une croissance exponentielle dans son évolution. En ‘opposition’ avec les ‘évaluateurs de base’ (‘base-raters‘), de nombreux professionnels de la santé pensant en termes de distributions statistiques dites ‘normales’ du coronavirus. C’est ce cadre de pensée qui domine pour l’instant dans la majorité des États-Unis.
Concernant le premier camp (‘growthers‘), certains scientifiques ont estimé que le nombre de cas double environ tous les sept jours. Si l’on suit cette logique, une véritable crise de santé publique se génère en quelques mois. D’où, encore une fois, la panique de Bill Gates. Notons toutefois que les personnes de ce ‘camp’ proviennent généralement du monde de la finance ou de la technologie, habitués à jouer avec des valeurs exponentielles créées à partir de (presque) rien. À chacun son domaine…
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