Pour faire face à la domination de Huawei, le procureur et ancien général américain William Barr a déclaré que les États-Unis devraient prendre des participations dans ses principaux concurrents, Nokia et Ericsson. La création d’un rival américain serait pourtant un sacré ‘défi’ selon la firme chinoise.
On attendait plutôt des réactions de la part de Nokia et Ericsson, depuis que Margrethe Vestager a laissé la porte ouverte à la possibilité pour le gouvernement américain de prendre une participation dans ces deux principaux acteurs de la 5G du continent. Mais c’est Huawei qui a dégainé le premier.
L’un des principaux dirigeants de l’entreprise chinoise, Paul Scanlan, a déclaré à CNBC que le projet américain de rivaliser avec Huawei pourrait bien constituer un ‘défi’. Volonté de décourager ou simplement de prévenir? On n’ose se prononcer.
C’est que les échanges de balles se sont accéléré entre la société chinoise et les États-Unis ces derniers temps. Les Américains accusent Huawei d’espionnage depuis un bon moment, chose que réfute toujours l’entreprise. Et le lobbying de Donald Trump pour empêcher les pays européens de prendre en compte Huawei dans le déploiement de la 5G s’est jusqu’ici révélé inefficace, du moins au Royaume-Uni.
Une technologie longue à créer
Les commentaires du directeur de la technologie de l’entreprise de réseau, Paul Scanlan, se veulent pourtant objectifs: les normes techniques et la mise en œuvre réelle de la 5G ont pris environ 10 ans à créer, prévient-il.
‘Les États-Unis feront donc ce que les États-Unis font… C’est un jeu très très long qui a sa propre complexité et Huawei s’en est occupé et l’a examiné lui-même’, a déclaré Paul Scanlan. Quant à savoir si les États-Unis peuvent créer rapidement une nouvelle alternative, il a répondu que ‘ce serait un défi.’
Plus d’un milliard pour des alternatives
Les États-Unis cherchent également d’autres alternatives à la domination de l’entreprise chinoise, en dehors d’Ericsson et Nokia. Le sénateur républicain Marco Rubio et un groupe de législateurs bipartites ont ainsi présenté un projet de loi plus tôt cette année ‘prévoyant plus d’un milliard de dollars pour investir dans des alternatives occidentales aux fournisseurs d’équipement chinois Huawei et ZTE’.
Le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow a précisé que le ‘concept de grande image est de faire réaliser l’ensemble de l’architecture et de l’infrastructure des 5G américaines par des entreprises américaines, principalement’. Et, oui, Nokia et Ericsson pourraient également se joindre à la fête.
Les États-Unis ne lâchent pas les Britanniques
De son côté, le Royaume-Uni risque de décevoir tout de même la firme chinoise puisqu’elle s’est vue interdire de participer à un programme gouvernemental de 65 millions de livres (plus de 77 millions d’euros) visant à étudier comment la technologie 5G de nouvelle génération peut stimuler les entreprises et relier les communautés à travers le pays.
Selon The Guardian, le gouvernement a déclaré qu’il n’accorderait aucun fonds à des projets visant à impliquer le groupe chinois d’équipement de télécommunications Huawei. ‘Aucun des projets gagnants, ou des projets futurs, n’utilisera des équipements provenant de fournisseurs à haut risque’, a déclaré le ministère du numérique, de la culture, des médias et des sports.
Voilà qui réjouira les États-Unis, eux qui ne comptent pas lâcher l’affaire si rapidement. Le principal responsable américain de la cybersécurité, Robert Strayer, a averti que l’administration Trump n’a pas abandonné son combat pour empêcher le Royaume-Uni d’utiliser Huawei pour ses réseaux 5G. ‘Nous comprenons que certaines décisions initiales ont pu être prises, mais les conversations se poursuivent’, a-t-il déclaré à la BBC. Le match est encore loin de se terminer…
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