La Belgique devrait remettre sa stratégie climatique pour 2050 à l’Europe la semaine prochaine selon De Standaard. Le texte combine les visions des gouvernements wallon, flamand et bruxellois. Le fédéral n’en fait pas partie. Voyons comment cela se passe chez nos voisins.
En décembre dernier, l’Union européenne a présenté son ‘Green Deal’, un plan global qui devrait mener à la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Il se base sur l’accord de Paris, signé par les États membres en 2015. Ce texte stipule que le réchauffement climatique doit rester inférieur à + 2 °C, voir de préférence de +1,5 °C.
Le règlement européen sur le climat stipulait que les Etats membre devait avoir au premier janvier une stratégie climatique à long terme, soit pour les dix prochaines années. Le but: chaque pays indique explicitement ses mesures pour réduire son émission de CO2, comme demandé lors de la COP21.
Cela ne va pas vous surprendre, mais la Belgique n’a pas respecté le délai. La complexité législative a ralenti le processus. Chaque gouvernement régional et le fédéral devait voter séparément leur plan avant de le rassembler en un seul. En décembre, la Wallonie, la Flandre et Bruxelles était prêts. Mais au fédéral, le gouvernement démissionnaire n’a pas d’accord sur ses propres compétences: la fiscalité, les chemins de fer, l’éolien offshore, etc. La synthèse n’est donc toujours pas complète. Cependant, la question suivante se pose: comment les autres pays, moins compliqués, s’en sortent-ils?
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Les Pays-Bas
Les Néerlandais sont bien à l’heure, évidemment. Le 25 novembre dernier, le gouvernement publiait sa ‘stratégie climatique à long terme’. Le texte d’une vingtaine de pages résume les discussions de la politique actuelle, les enjeux climatiques et les mesures que le gouvernement doit prendre à l’avenir. Nos voisins du nord utilisent trois instruments politiques: la loi sur le climat pour 2050, un plan climatique plus concret et un accord discuté avec la société civile.
Les Pays-Bas visent une réduction de 95 % des émissions en effet de serre par rapport à 1990. L’objectif d’une diminution de 49 % dès 2030 est plus ambitieuse encore que celle proposée par l’UE. D’ici 2050, les Néerlandais espèrent rendre leur production électrique neutre en CO2. Il n’y aura pas de sanction, mais des contrôles réguliers. Et tous les 5 ans, un nouveau plan doit être proposé par l’Agence néerlandaise d’évaluation de l’environnement.
L’Allemagne
Pas moins de trois ans avant la date limite, c’est-à-dire en novembre, l’Allemagne avait déjà soumis son ‘plan pour le climat 2050’ à la Commission Européenne. Le texte est volumineux: 92 pages écrites en collaboration avec la société civile, des associations et les pouvoirs publics. Les Allemands se sont lancé deux objectifs ambitieux. Le premier est une réduction des gaz à effet de serre de 55 % en 2030. Le second est la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour y arriver, la chancelière Angela Merckel a voté la ‘Klimaschutzgesetz’. Cette loi permet au gouvernement de fixer une taxe sur le transport et le chauffage aux combustibles fossiles. Cependant pour le mouvement écologiste, les taxes sont trop faibles pour faire une différence. Merkel a aussi prévu de fermer toutes les centrales nucléaires d’ici 2022. Il faut donc tout miser sur l’éolien et le solaire. Le coût de cette transformation s’élèvera à 54 milliards d’euros.
Et donc?
Quelles différences avec la Belgique? En Flandre, le gouvernement espère diminuer les émissions de CO2 de 85 % d’ici 2050. Mais l’étape intermédiaire qui avait été évaluée à -35 % a été déjà revue à la baisse à -32,6 %. De son côté, la Wallonie a annoncé que son objectif était la neutralité carbone en 2050. Elle veut déjà atteindre une diminution de 40 % des gaz à effet de serre en 2030. Le programme de Bruxelles est le moins ambitieux: une réduction de 32 % en 2030 et de 80 % en 2050.
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