Fondée en 2002, l’entreprise SpaceX d’Elon Musk prend de plus en plus de place dans l’astronautique. Mais c’est quoi SpaceX et que fait cette boite?
À la base de SpaceX on retrouve l’inévitable Elon Musk. L’ingénieur d’origine sud-africaine revend Pay-Pal au début du siècle et devient milliardaire. Il ne compte pas passer sa vie à ne rien faire et se fixe rapidement un objectif: Mars. Il fonde donc SON entreprise, SpaceX, pour à terme coloniser la planète rouge.
Mais en 2002, le chemin est encore très long. Car avant toute chose, il faut du matériel fonctionnel car on ne va pas dans l’espace avec un bête avion. Tout d’abord, Elon Musk va voir du côté de la NASA et de la Russie pour obtenir des fusées. Sans succès. Il a donc fallu faire autrement.
Fusée artisanale
L’un des nombreux objectifs d’Elon Musk est de démocratiser les voyages spatiaux et les rendre accessibles à tous. Pour y arriver, il faut donc réduire les coûts de fabrication des fusées. Donc, au lieu d’aller acheter des pièces à droite et à gauche, les employés de SpaceX construisent tout eux-même. Ils vont même jusqu’à développer leurs propres logiciel de simulation de dynamique des fluides pour affiner toutes leurs simulations.
Alors, Elon Musk et ses hommes commencent à développer le Falcon 1, un lanceur réutilisable capable d’envoyer des appareils en orbite autour de la Terre. Après plusieurs échecs, Elon Musk réussit à envoyer Falcon 1 dans l’espace en 2008. Et moins d’un an plus tard, il met son premier satellite en orbite.
NASA et Station Spatiale International
En 2008, SpaceX rentre dans la cour des grands en remportant un appel d’offre de la NASA pour construire des vaisseaux cargos pour amener du matériel à la Station Spatiale Internationale (ISS). Le contrat entre la NASA et SpaceX est plutôt juteux puisqu’il pèse 1,6 milliard de dollars.
Alors, les ingénieurs de l’entreprise californienne se lancent dans l’élaboration et la construction du lanceur Falcon 9 et du cargo spatial SpaceX Dragon. C’est le 8 décembre 2010 qu’a lieu le premier vol à destination de l’ISS. Succès total.
Fusées réutilisables
Toujours dans l’optique de réduire au maximum les coûts, SpaceX et Elon Musk veulent créer les premières fusées réutilisables. Enfin, elles ne sont pas entièrement réutilisables, ce sont les lanceurs qui le sont. Le but est de lancer une fusée en orbite et que les lanceurs reviennent pour se poser sur Terre. Il a fallu de nombreux essais pour arriver à un résultat concluant. À chaque fois, les lanceurs arrivaient beaucoup trop vite vers la zone d’atterrissage et ne survivaient pas à l’opération.
Mais le 21 décembre 2015, SpaceX réussit son pari en faisant atterrir pour la première fois un engin spatial. Par la suite, il y a eu d’autres essais peu concluants jusqu’à avril 2016 et mai 2016 où la fusée se pose sans dommages sur les plates-formes maritimes de SpaceX. Le dernier succès en date du 6 février 2018 quand Elon Musk envoie la fusée Falcon Heavy en orbite. Les deux propulseurs d’appoint sont revenus sur Terre alors qu’ils étaient à 60km d’altitude avec une vitesse de 690km/h. Par contre, le premier étage central de la fusée doit effectuer la même manoeuvre mais ça ne passe pas car ils n’ont pas pu réduire suffisamment sa vitesse. Il finit donc sa course dans l’océan en percutant l’eau à une vitesse de 480 km/h. Ce n’est pas encore parfait mais les ingénieurs de SpaceX se rapprochent un peu plus de leur but à chaque essai.
Objectif Mars
Les projets les plus excitants d’Elon Musk et SpaceX sont évidemment tout ceux qui tournent autour de Mars. Elon Musk l’a annoncé: son but est d’amener des humains sur Mars au milieu des années 2020. Pour préparer ces véritables voyages, il compte envoyer les premières fusées sans pilote vers la planète rouge d’ici 2022.
Pour atteindre Mars, Elon Musk compte sur sa BFR ou Big Fucking Rocket, une énorme fusée réutilisable. D’où l’importance des essais cités plus haut dans cet article. Dans cette fusée, 40 cabines pouvant accueillir 2 à 3 personnes seront disponibles. En tout, une centaine de personnes pourront embarquer dans l’engin de 150 tonnes. De plus, des navires-citernes, eux aussi recyclables, seront en orbite de la fusée pour pouvoir l’alimenter en carburant pour que la fusée puisse parcourir les 75 millions de kilomètres qui séparent la Terre et Mars.
Mais avant d’accueillir les humains, il faut un minimum d’infrastructure sur la planète. Donc, en 2022, Elon Musk prévoit d’envoyer des vaisseaux-cargos pour localiser les sources d’eau. À ce sujet, Elon Musk disait que « avant le jour J, nous transformerons Mars en un endroit agréable à vivre ». Il y a donc du pain sur la planche.
Voyages terrestres
Enfin, en bon mégalo, Elon Musk compte également utiliser sa Big Fucking Rocket pour des voyages terrestres. Avec cet enfin, il serait possible de traverser la planète en une heure. « Ce qui est génial dans le fait d’aller dans l’espace, c’est qu’il n’y a pas de friction… Ça glissera comme de la soie. Pas de turbulences, rien du tout » déclarait-il en 2017. « Si l’on pense à construire ce truc pour aller sur la Lune et sur Mars, pourquoi pas s’en servir sur Terre également? » ajoutait-il. Bah oui, pourquoi pas après tout?
Mais dans ce domaine, SpaceX va devoir batailler avec Virgin Galactic, propriété de Richard Branson qui s’est aussi placée sur ce marché. L’avantage de SpaceX? Selon Elon Musk, le coût d’un voyage « devrait être à peu près le même qu’un billet d’avion plein tarif ».