La Russie doit se déconnecter d’Internet, a déclaré Vladimir Poutine, le président russe. Une telle intervention doit assurer la survie de l’économie russe hors-ligne. Pour cela, la Russie utiliserait des sous-marins pour couper des câbles de communication internationaux essentiels.
Un exercice de protection de l’infrastructure numérique russe serait prévu début avril. Il inclurait une simulation dans laquelle des sous-marins russes coupent des câbles Internet sous-marins.
Défense numérique
Cette opération vise à tester les mesures mises en place en cas de guerre. Le pays devrait pouvoir ainsi empêcher qu’un agresseur coupe ses cordons ombilicaux numériques.
Le gouvernement russe serait en train de rédiger un loi stipulant que tous les fournisseurs de services internet internes doivent rester fonctionnels et ce, même s’ils sont isolés du reste du monde.
Le test de déconnexion du Wolrd Wide Web consiste à déterminer quels défis techniques et juridiques subsistent pour compléter la législation. Moscou examine également quelles mesures peuvent garantir que les fournisseurs de services internet respectent les nouvelles règles.
La nouvelle loi prévoit que tous les fournisseurs redirigeront leur trafic vers des points contrôlés par Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications. Cela faciliterait la surveillance de tout le trafic internet par le Kremlin. Par ailleurs, il serait également plus facile de surveiller les contacts avec le monde extérieur.
Chine
Roskomnadzor a déjà annoncé son intention de bloquer tous les contenus interdits. L’organisme veut également s’assurer que les communications entre Russes ne soient pas acheminées hors du pays où elles peuvent être interceptées par des agences étrangères.
Selon le gouvernement russe, au moins 95% de tout le trafic en ligne national devrait être redirigé en interne avant l’année prochaine. Cette stratégie rappelle les interventions que la Chine avait précédemment mises en place afin de réglementer les accès internationaux à Internet.
Pékin contrôle tous les points d’accès internationaux. La Chine bloque l’accès de ses citoyens à des services tels que Google Maps, Facebook, Youtube, Wikipedia, Twitter et Instagram.
La Russie pourrait avoir l’intention d’isoler et de contrôler de la même manière ses citoyens. Moscou bloque déjà l’accès aux sites internationaux relatifs à l’annexion de la Crimée et de la Géorgie. Divers réseaux sociaux, tels que Linkedin ou Dailymotion, sont également bloqués.
Les analystes militaires ont exprimé leur inquiétude face à l’augmentation de l’activité des sous-marins russes autour des principaux points de jonction et des tronçons de câbles Internet sous-marins.
Ces sites sont des éléments potentiellement vulnérables qui pourraient perturber considérablement le fonctionnement du Web mondial.
Il y a deux ans, un officier de l’armée britannique a averti qu’une attaque sur les câbles Internet pourrait avoir un impact immédiat et potentiellement catastrophique sur l’économie mondiale. Mais les experts sont divisés quant à cette menace. Par ailleurs, on en sait pas plus sur les activités des sous-marins russes.
Internet compte environ 430 câbles sous-marins dans le monde. Les lignes sont régulièrement endommagées, notamment en raison de glissements de terrain ou d’ancrages de navires. Une déviation fournit généralement une solution rapide si une connectivité suffisante est disponible. Cependant, les experts indiquent qu’une attaque coordonnée à l’échelle mondiale peut potentiellement nuire aux communications internationales.