Mark Zuckerberg a posté un long communiqué sur son compte Facebook mercredi soir pour s’expliquer enfin dans l’affaire Cambridge Analytica. Il assume la responsabilité de son réseau social dans ce scandale et annonce de grandes réformes.
Depuis les révélations, le week-end dernier, sur Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg ne s’était pas encore exprimé. Ce mercredi tard dans la soirée, le PDG de Facebook est enfin sorti de son silence en postant un long communiqué sur son profil.
« Un chercheur de l’Université de Cambridge, nommé Aleksandr Kogan, a créé en 2013 une application de quiz de personnalité. Celle-ci a été installée par environ 300.000 personnes, qui ont donc partagé leurs données ainsi que certaines données de leurs amis », commence-t-il par énumérer chronologiquement les faits. Compte tenu de la façon dont Facebook fonctionnait à l’époque, « Kogan avait accès à des dizaines de millions de données de leurs amis ».
De premières réformes ont été menées en 2014 pour empêcher des applications tierces d’avoir accès aux données privées des utilisateurs Facebook. Mais Zuckerberg affirme avoir appris, un an après dans le Guardian, que Kogan transmettait les données Facebook auxquelles il avait accès à Cambridge Analytica. Et pourtant, « c’est contraire aux politiques de Facebook de partager des données sans le consentement des gens ». Facebook a donc « immédiatement banni l’application et exigé que Kogan et Cambridge Analytica certifient formellement avoir supprimé toutes les données illégalement collectées ». Ce que Mark Zuckerberg affirme qu’ils ont fait.
« Un abus de confiance »
Or, « la semaine dernière, nous avons appris du Guardian, du New York Times et de Channel 4 que Cambridge Analytica n’avait peut-être pas supprimé les données comme elle l’avait certifié », déplore Zuckerberg, tout en assurant donc qu’il n’était au courant de rien avant que le scandale n’éclate. Désormais, « Cambridge Analytica affirme avoir supprimé les données et a accepté qu’une firme que nous avons nous-même embauchée lui fasse passer un audit pour le confirmer », ajoute-t-il.
« C’était un abus de confiance entre Kogan, Cambridge Analytica et Facebook. C’était aussi un abus de confiance entre Facebook et les personnes qui partagent leurs données avec nous et qui s’attendent à ce que nous les protégions. Nous devons régler cela », fait-il tout de même son mea culpa.
Trois grandes réformes
Afin de « régler » ce problème de sécurité, le PDG annonce trois grandes réformes à venir. La première sera de nettoyer de fond en comble toutes les applications qui utilisent Facebook et de soumettre à « un audit complet » toutes celles qui présentent une activité suspecte. S’il s’avère que d’autres applications utilisent les données des utilisateurs sans leur consentement, ceux-ci en seront avertis, promet Zuckerberg.
La deuxième réforme sera de limiter l’accès aux données des développeurs en les obligeant à « signer un contrat ». « Nous supprimerons l’accès des développeurs à vos données si vous n’avez pas utilisé leur application depuis 3 mois. Nous réduirons les données que vous fournissez à une application en vous connectant – à uniquement votre nom, votre photo de profil et votre adresse e-mail », précise-t-il, toujours dans son post Facebook.
La dernière grande réforme verra naître un nouvel outil sur votre fil d’actualité, qui vous permettra de révoquer vous-même les autorisations que vous avez fournies aux applications que vous utilisez.
En toute dernière partie, Mark Zuckerberg admet avoir « aussi fait des erreurs » et assume la part de responsabilité de Facebook dans l’affaire, mais il ne présente aucune excuse aux utilisateurs.