Les villes du monde entierdoivent se préparer à une pénurie d’eau imminente. Plusieursclimatologues ont lancé cet avertissement suite à la récentepénurie d’eau à laquelle est confrontée la métropolesud-africaine du Cap. On craint en effet que les ressources en eau duCap soient complètement épuisées l’année prochaine.
Lorsque cette criseculminera, le gouvernement devra prendre des mesures drastiques tellesque la fermeture de tous les robinets et le rationnement desressources. Cette situation périlleuse ne concerne pas que le Cap.Il s’agit d’un scénario auquel les villes du monde entier pourraientfaire face, affirment les experts. Selon ces derniers, la situationdu Cap est un signal d’alarme clair qui indique que des solutionsurgentes doivent être trouvées.
Inégalité
Environ 70% de la surfacede la terre est constituée d’eau. Cependant, seuls 2,5% de cettequantité comprend de l’eau potable. Une partie importante de cetteeau est stockée dans la glace et la neige et par conséquent, seul1% de toute l’eau potable est facilement accessible à la populationmondiale. Par ailleurs, les stocks d’eau ne sont pas répartiséquitablement. Alors que la population riche peut accéderfacilement à l’eau, les populations les plus pauvres sont laisséesà elles-mêmes. Cette inégalité engendre souvent le phénomènede vols d’eau pour le profit, la survie ou pour les deux.
« Souvent, ledéveloppement d’un pays s’est fait au détriment de ses sourcesd’eau potable », explique Betsy Otto, direcrice du programmemondial de l’eau au World Resources Institute. Par ailleurs, lesinvestissements dans le développement d’une infrastructure d’eaudécente sont souvent insuffisants. Des études scientifiques ontpar exemple montré que la déforestation a modifié le cyclehydrologique en Amazonie.
Ces dernières années, laCalifornie, l’Australie et Sao Paulo ont également été confrontés à degraves sécheresses.
Contrebande
Selon Vanda Felbab-Brown,chercheuse à la Brookings Institution, l’eau peut devenir unélément important lors de crise géopolitiques. Des pays tels quele Brésil, l’Inde et le Mexique ont récemment été confrontés àdes vols d’eau à grande échelle. « Les entreprises et lesparticuliers exploitent illégalement les pipelines et lesréservoirs », a expliqué Felbab-Brown. Pour le moment, lacontrebande d’eau n’est qu’un problème interne des pays , mais elledeviendra certainement un phénomène à l’échelle internationale.Cela pourrait devenir un point de tension géopolitique entre lespays concernés par des problèmes d’eau transfrontaliers,avertissent les experts.
Par exemple, laconstruction d’une gigantesque centrale hydroélectrique sur le Nil adéjà provoqué des frictions entre l’Égypte et plusieurs paysvoisins.
Selon Rebecca Keller,experte en technologie chez le consultant Stratfor, l’atténuation dela pénurie d’eau est un sujet politique délicat car, dans denombreux pays, les solutions environnementales ou climatiques onttendance à recueillir peu de soutien politique pour devenir uneréalité.
En outre, la constructionde nouvelles sources d’eau, de barrages et d’usines de dessalementest extrêmement coûteuse. « À moins d’un événement aigu,une sécheresse par exemple, ces contraintes politiques influent surune longue période », a expliqué Keller.
Au niveau national, lesgouvernements devraient encourager les discussions sur des questionstelles que la conservation de l’eau. « Autrement dit,économiser de l’eau sera moins cher que de construire ou de forer denouvelles sources », ont encore indiqué les experts.