En Iran, les autorités ont ordonné aux hommes de ne pas regarder les femmes pendant le Ramadan. Cette mesure fait partie d’une série de restrictions draconiennes imposées par le régime iranien. Le gouvernement iranien imposent des diktats sociaux particulièrement stricts afin de maintenir la population sous contrôle, explique Ahmed Vahdat, correspondant iranien du journal anglais The Telegraph.
Selon le journaliste, ces restrictions sont le signe de la frustration du gouvernement iranien face au mécontentement de la société civile et aux souffrances économiques croissantes causées par les sanctions des Etats-Unis.
Population sous contrôle
« Les extrémistes au sein du gouvernement iranien semblent vouloir maintenir la population sous contrôle par le biais de diktats sociaux extrêmement stricts », explique Ahmed Vahdat.
La justice iranienne a annoncé que les personnes qui mangeaient en public pendant la période du jeûne contrevenaient également à la loi et seraient poursuivies. Les autorités judiciaires ont également expliqué que les femmes devraient respecter le hijab encore plus que par le passé et que les hommes devaient éviter de regarder directement les passantes dans la rue. La police de la morale a déclaré pour sa part qu’elle arrêterait désormais toutes les personnes qui écoutent de la musique dans leur autoradio. Dans ce cas, la police s’emparera de la voiture et infligera de lourds amendes aux infracteurs.
Le régime iranien est de plus en plus isolé. Les nouvelles restrictions surviennent alors que les États-Unis renforcent leur présence militaire dans le golfe Persique, tandis que la population iranienne s’inquiète de plus en plus des conséquences économiques de la dégradation des relations avec Washington.
Les Etats-Unis ont entamé un boycott économique contre l’Iran. Le président américain Donald Trump a demandé à tous les autres pays de respecter également ces sanctions. Par conséquent, l’Iran a de plus en plus de difficultés économiques.
La semaine dernière, la valeur du dollar américain par rapport à la monnaie nationale, le Rial, a atteint un niveau record. Un dollar se vendait à 16.000 rials sur le marché noir. En outre, l’économie iranienne est confrontée à une inflation de près de 50% et la monnaie iranienne s’est presque effondrée
Les troubles sociaux augmentent également. Les grèves des travailleurs et des fonctionnaires sont monnaie courante et l’establishment conservateur fait face à un mouvement croissant des droits des femmes.
Les récentes inondations à l’échelle nationale ont détruit un grand nombre de terres agricoles. Par ailleurs, des maladies menacent des millions de personnes dans les zones rurales.
Troubles
« Les récents changements dans la structure de direction du pays laissent supposer que le régime souhaite réprimer toute contestation ouverte de l’autorité », écrit Vahdat. Le leader suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a annoncé la nomination du général Hossein Salami au poste de nouveau commandant de la Garde révolutionnaire. Le membre du clergé ultra-conservateur a nommé Ebrahim Raeesi au poste de juge en chef.
Cependant, de hauts responsables iraniens ont mis en garde contre le fait que le mécontentement public menait de plus en plus à des manifestations de rue. Le gouvernement a décidé de rationner la nourriture et le carburant, ce qui a abouti à la grogne croissante du peuple iranien.
Eshagh Jahangir, assistant du président iranien Hassan Rouhani, a souligné que ce ne sont pas les États-Unis qui représentaient la plus grande menace pour son pays. « La forte inflation et la chute du pouvoir d’achat du peuple iranien sont les véritables problèmes qui menacent notre pays, pas les États-Unis ».
« Ce qui devrait nous inquiéter, c’est la colère et la haine du public envers les autorités et le système qui ne peut pas protéger ses citoyens », a encore déclaré M. Jahangir.