L’application Facebook est interdite en Chine… mais c’est pourtant son second plus gros marché

Facebook est interdite en Chine, pourtant, des études menées par le cabinet de recherche new-yorkais Pivotal montrent qu’il s’agit toujours du second plus grand marché de l’entreprise. En Chine, Facebook réalise 10% de son chiffre d’affaires mondial. Cependant, le business model chinois de Facebook n’est pas le même que celui qui s’applique ailleurs dans le monde…

Dans ses rapports financiers, Facebook ne présentait jusqu’alors les résultats de ses activités que sous l’angle des utilisateurs. Mais récemment, la firme a commencé à publier les adresses de facturation de ses annonceurs, pour des raisons de transparence. 

L’interdiction de Facebook en Chine a entravé ses affaires… mais pas trop

Facebook est interdite en Chine depuis 2009, et n’est pas déployée totalement dans le pays, mais de façon remarquable, cela ne l’a pas empêchée d’y réaliser 5 milliards de dollars (environ 4,2 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, soit près de 10 % du total. 

Et ce qui est encore plus inattendu, c’est que la plus grande partie de ces ventes proviennent des ventes de publicité. En effet, les entreprises chinoises utilisent Facebook pour atteindre des clients cibles, non seulement en Chine, mais surtout ailleurs dans le monde. 

“Tout le monde a envisagé l’opportunité que représente la Chine dans le mauvais sens. Je crois que la plupart des observateurs l’ont envisagée sous l’angle d’un propriétaire de médias offrant des services aux consommateurs, dans le pays, et vendant des publicités en Chine pour cibler les utilisateurs locaux. Ce que ces données soulignent, c’est que la Chine fournit une opportunité pour améliorer les revenus publicitaires, en raison des dépenses émanant de la Chine et qui affluent vers les autres pays”, résume Brian Wieser, analyste chez Pivotal.

Alibaba, Tencent, Xiaomi et Huawei

Ainsi, on estime que 1 milliard à 1,5 milliard de dollars de cette somme seraient issus des commissions sur les applications développées par des sociétés chinoises, tandis qu’une autre partie importante viendrait des facturations aux sites de e-commerce (notamment Alibaba, TenCent ainsi que JD) et aux constructeurs de smartphones, Huawei et Xiaomi en tête. 

Parallèlement, tout un écosystème de chinoises et d’agences spécialisées sur le marketing pour le public Facebook a vu le jour en Chine, indique l’agence de recherche R3. C’est particulièrement vrai sur les marchés des smartphones, des applications de jeux et le commerce électronique.

Le déploiement chinois de Facebook a été confronté à de nombreux atermoiements, en raison de difficultés de recrutement, mais aussi politiques. La firme a été été soumise à des pressions pour se conformer à la censure qui est de rigueur dans le pays asiatique. Le média social aurait développé un outil conçu pour surveiller les sujets les plus discutés sur la plate-forme et éventuellement supprimer du contenu.

Et ce n’est qu’un début…

Récemment, la firme s’est retrouvée au centre d’un scandale lié à la divulgation des données personnelles de près de 80 millions d’internautes par une firme de consulting, Cambridge Analytica, et qui a abouti à une mise en cause publique. Depuis, elle mène un audit extensif des applications qui sont proposées sur sa plateforme, ce qui accapare une grande partie de ses ressources. 

Dans ce contexte, il n’est pas évident que le développement chinois soit encore une priorité. Mais cela ne semble pas gâcher pour autant les affaires de la firme, et les recettes publicitaires provenant des marques chinoises qui s’aventurent à l’international par son entremise semblent vouées à s’accroître encore à l’avenir. Selon les experts, les annonceurs chinois devraient encore augmenter leurs dépenses sur les annonces Facebook, ce qui signifie que les annonceurs occidentaux pourraient se voir de plus en plus concurrencés sur leurs propres espaces publicitaires. 

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