Le constructeur américain de motos Harley-Davidson mise sur les motos électriques pour attirer la prochaine génération de motocyclistes plus jeunes et plus soucieux de l’environnement. De cette manière, Harley espère freiner la chute des ventes aux États-Unis. En effet, les baby-boomers, les clients traditionnels du fabricant de motos, commencent à se faire rares.
Toutefois, selon Rajesh Kumar Singh, spécialiste en économie de Reuters, rien n’indique que le modèle de moto électrique lancée par Harley-Davidson ne plaise réellement à son public cible.
Marché inexistant ?
« Le problème réside principalement dans le prix », explique Singh. « La LiveWire, la moto électrique d’Harley-Davidson, coûte 29.799 dollars. C’est presqu’autant que le modèle 3 de Tesla. La LiveWire vise un marché qui n’existe pas vraiment : celui des motocyclistes débutants, « verts » et fortunés. »
Selon des entretiens avec des concessionnaires américains, la majorité des commandes proviennent de clients plus anciens et existants.
Les revendeurs affirment qu’il existe effectivement un intérêt pour le LiveWire chez les jeunes clients, mais que la plupart décrochent lorsqu’ils découvrent le prix d’achat.
Pour augmenter les ventes, certains revendeurs s’attendent à ce que Harley adopte la méthode de Tesla : lancer des modèles plus abordables après avoir créé le buzz autour du modèle haut de gamme.
Portée
Harley doit également concurrencer Zero Motorcycles, qui propose des motos électriques dont le prix de vente se situe entre 8.500 et 21.000 dollars. Son modèle haut de gamme est similaire à la LiveWire, mais coûte près de 9.000 dollars en moins.
Enfin, la portée limitée de la LiveWire peut également constituer un frein aux ventes. La moto peut parcourir 235 kilomètres en milieu urbain. Toutefois, pour des trajets plus longs, ce rayon d’action est considérablement réduit. Cela rend la LiveWire moins adaptée aux longues distances.
Selon James Hardiman, analyste chez Wedbush Securities, Harley devrait vendre entre 400 et 1.600 exemplaires de la LiveWire au cours de la première année. Cela représente moins de 1% du total des ventes de la société.