Football féminin : à travail égal, salaire égal, mais le compte n’y est pas

La Coupe du Monde de Football Féminin s’est terminée dimanche en France par une victoire pour les Etats-Unis. Comme d’habitude, nos voisins des Pays-Bas n’ont à nouveau pas remporté la finale de la Coupe du monde. Après les hommes en 1974, 1978 et 2010, ce sont désormais les Néerlandaises qui ont pu ajouter leur nom à la liste des finalistes perdants. Pour la deuxième fois consécutive, la médaille d’or a été remportée par l’équipe des États-Unis, qui a effecuté un parcours sans faute et a remporté ses sept matchs dans les 90 minutes règlementaires.

La Coupe du Monde a peut-être été la meilleure publicité longue durée pour le football féminin, mais elle restera dans l’histoire comme celle au cours de laquelle les inégalités de salaire entre les joueuses et les joueurs ont été particulièrement discutées. Marlène Schiappa, secrétaire d’État française chargée de l’égalité entre les sexes, a également pris part au débat. Il y a à peine une semaine, elle a déclaré : « Il est grand temps que les salaires des femmes soient ajustés à la hausse ».

Le football: la profession la plus inégale au monde?

Peu de gens pourraient contredire la secrétaire d’État et, à première vue, les chiffres lui donnent raison.

  • Le journal sportif français L’Equipe a calculé qu’un joueur professionnel de la Ligue française gagne en moyenne 100 000 € bruts par mois. Les femmes qui concourent en première classe de France ne gagnent pas plus de 3 500 euros par mois. C’est 96 % de moins que les hommes.
  • Un calcul de Sporting Intelligence met en évidence le fait que peu de joueurs peuvent vivre de leur sport. À l’échelle mondiale, le football féminin compterait 1 300 joueuses professionnelles, contre 137 000 hommes. Une différence de 99 %, qui pousse le journal britannique The Guardian à déclarer le football « métier le plus inégalitaire de la planète« 

Football féminin: des salaires plus élevés ne seront possibles qu’avec des revenus plus élevés

Pourtant, ces équations se heurtent peu à peu à leurs limites. Le journal français Le Monde cite 2 économistes qui mentionnent une fois de plus le « partage du gâteau », qui est maintenant célèbre en économie. Plus les clubs de football génèrent des revenus (sponsoring, droits de retransmission, vente de billets, marchandisage), plus les clubs peuvent payer les joueurs/joueuses. Plus les joueurs sont payés, plus ils constituent la règle, et plus ils génèrent de revenus pour le club.

C’est précisément là que le bâts blesse : le football féminin est encore à un stade embryonnaire en termes de revenus. Le Monde en donne 2 exemples.

  • La chaîne française Canal+ verse 1,2 million d’euros pour les droits de diffusion du football féminin de haut niveau. La compétition rapporte plus de 1,2 milliard d’euros pour les droits de la Ligue 1. (x 1 000, donc)
  • La Ligue 1 reçoit en moyenne 23 000 spectateurs par match. En première division féminine il y en a… 800.

Le compte n’y est donc pas [pour le moment].

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