Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré dimanche dernier à la radio France Inter que « le capitalisme allait dans le mauvais sens ». Il a dénoncé « le gaspillage de matières premières » et « les inégalités croissantes » que provoque le capitalisme « . Selon Le Maire, « le capitalisme des inégalités est mort ». Il l’a qualifié de « système moralement injuste », qui est « inefficace économiquement ».
La lutte contre le capitalisme n’est pas seulement menée en Europe. Aux États-Unis également, l’inégalité économique est mentionnée sur plusieurs fronts. Les célébrités démocrates Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez, Kamala Harris et Elisabeth Warren promettent de lourdes augmentations d’impôt pour les super-riches en cas de victoire électorale. Sanders veut imposer une taxe de 77 % sur les 0,2 % les plus riches des États-Unis. Avec son « Ultra Millionaire Tax », Warren veut imposer une taxe annuelle de 2 % sur les personnes possédant plus de 50 millions de dollars et de 3 % sur les personnes disposant de plus d’un milliard de dollars d’actifs. Des « taux d’imposition confiscatoires » de 70 %, 80 % et même 90 % pour les riches ne peuvent que recueillir l’approbation de certaines « forgotten people ».
Cependant, le monde sait que de telles mesures ne font généralement pas beaucoup de différence. Les super riches ont assez d’argent pour trouver des échappatoires fiscales ingénieuses ou, suivant le modèle français, pour déménager.
Mais les super-riches, qui se sont réunis à Davos la semaine dernière , sont toutefois bien conscients du fait que le système capitaliste est brisé. Parce qu’une grande partie de la société semble être exclue des fruits de la croissance économique.
Malgré tout, la lutte contre les inégalités ne doit pas devenir une obsession, écrit Guillaume Moukala Same (Students For Liberty France) dans le journal économique français Les Echos :
Inégalités ? « Vive le grand méchant capitalisme »
« L’attachement à la réduction des inégalités vire peu à peu à l’obsession, au point qu’on en oublie le but ultime : la réduction de la pauvreté. (…) .
Si la société élevait l’égalité au niveau de valeur suprême, alors nous serions indifférents à ce que cette égalité se trouve dans la richesse ou la pauvreté. L’absurdité de cet égalitarisme radical est frappante, de même que l’obsession qui consiste à juger le système économique actuel à travers le prisme unique des inégalités. (…)
Partout où l’économie s’est libérée un minimum de l’emprise étatique, la situation des plus pauvres s’est améliorée. »
Chaque seconde, 5 personnes rejoignent la classe moyenne
Un rapport récent du World Data Lab pour le Brookings Institute confirme cette affirmation. Les chercheurs ont examiné les revenus et les dépenses des familles dans 188 pays. Qu’en est-il ressorti ? Chaque seconde, la classe moyenne mondiale – avec un revenu quotidien compris entre 11 et 110 $ – gagne cinq personnes de plus.
Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié de la population mondiale vit dans un ménage où un revenu suffisant garantit l’appartenance à la classe moyenne mondiale ou aux catégories supérieures.
La Chine est le champion mondial de la réduction de la pauvreté
La Chine en est peut-être le meilleur exemple. Ce pays est le champion mondial de la lutte contre la pauvreté. Non seulement parce qu’il a réussi à éliminer la pauvreté dans les grandes métropoles. La population est également devenue moins nécessiteuse dans la campagne chinoise. En 2016, on recensait encore 43 millions d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté de 2 300 yuans ou 396 euros par an dans les zones rurales de l’Empire du Milieu. Mais au début des années 80, il y avait encore 775 millions de pauvres dans ces régions. Les chiffres de la Banque mondiale (voir tableau ci-dessous) pour la période 1981-2015 confirment une très forte réduction de la pauvreté dans le monde. Une tendance qui se poursuit encore aujourd’hui.
Les impôts ne doivent pas avoir un caractère punitif
« Le capitalisme ne se limite pas à réduire l’extrême pauvreté, il promet à l’humanité une vie encore plus digne en démocratisant le confort de la société de consommation qui était réservé jusqu’alors aux Occidentaux.
(…) Bien sûr, le rôle de l’impôt demeure fondamental pour assurer aux plus démunis le plus de chance de réussite possible. Mais l’impôt ne doit pas être punitif car la redistribution n’est qu’un moyen au service d’une fin. »