La France fait preuve d’un désintérêt total pour ses enfants. C’est ce que Patrick Artus, l’économiste en chef de la banque d’investissement française Natixis, écrit dans un rapport à ses clients.
Les générations futures seront confrontées aux conséquences d’une série d’évolutions qui n’ont pas été suffisamment combattues et qui sont extrêmement défavorables, selon Artus. Les exemples ne manquent pas :
- la mauvaise qualité du système éducatif
- la distorsion de la structure de l’emploi due à la désindustrialisation
- l’augmentation de la dette publique n’est pas proportionnelle aux nouveaux investissements publics dans des domaines utiles
- le ralentissement de la croissance économique
- la hausse des prix de l’immobilier
Selon Artus, les jeunes Français auront du mal à trouver du travail à l’avenir. Lorsqu’ils y parviendront, ce sera le plus souvent un emploi peu intéressant et peu rémunéré. Néanmoins, le fardeau fiscal restera élevé, le revenu par habitant sera faible et ils auront des difficultés à se loger.
L’économiste renforce les affirmations ci-dessus au moyen d’un certain nombre de graphiques. Le premier graphique montre la dégradation de la qualité de l’éducation sur les dernières années.
1. La qualité de l’éducation s’est détériorée au cours des dernières années.
2) Cela nuit aux chances des jeunes de trouver du travail. (pourcentage de jeunes entre 15 et 29 ans qui ne vont ni à l’école, ni au travail).
3. En France, la désindustrialisation se poursuit progressivement.
4. Les emplois industriels disparaissent et sont remplacés par des emplois (distribution, restauration, soins, transport) qui nécessitent peu de formation.
5. Ces nouveaux emplois paient mal. (graphique 3b)
6. Le prix de l’immobilier augmente beaucoup plus vite que le revenu par habitant.
En conséquence, les jeunes ont de plus en plus de difficultés à acheter une maison.
À quoi ressemble l’avenir pour les jeunes Français ?
- un faible taux d’emploi et un système d’éducation médiocre
- des emplois peu rémunérés et peu attrayants dans le secteur des services
- une réduction chronique des budgets pour stabiliser la dette
- des revenus faibles, avec de faibles améliorations de la productivité
- des difficultés de logement dues à des prix immobiliers anormalement élevés.