Le projet ferroviaire Vingroup au Vietnam soulève des questions auprès des institutions financières


Principaux renseignements

  • Vingroup propose un projet de chemin de fer à grande vitesse de 70 milliards de dollars (environ 61 milliards d’euros).
  • Le gouvernement vietnamien soutient le projet en dépit des réserves émises par la banque centrale et le ministère des finances concernant les risques potentiels.
  • Cette initiative est entourée d’incertitudes en raison des préoccupations liées à la transparence, au traitement préférentiel accordé aux grandes entreprises et aux risques potentiels de corruption.

Le gouvernement vietnamien encourage le développement de grandes entreprises nationales, souvent appelées conglomérats « de la puce au navire », capables de gérer toutes les étapes de la production, des matières premières aux produits finis.

Vingroup, un important conglomérat vietnamien, illustre cette tendance. En réponse à la demande de développement des infrastructures, Vingroup a proposé de construire une ligne ferroviaire nationale à grande vitesse et de produire les trains qui y circuleront. Ce projet ambitieux, évalué à 70 milliards de dollars (environ 61 milliards d’euros), a suscité des inquiétudes quant à la stabilité financière.

Réserves

La banque centrale et le ministère des finances ont tous deux émis des réserves sur la proposition de Vingroup. La banque centrale a souligné le niveau d’endettement élevé de Vingroup et son manque d’expérience en matière de construction ferroviaire, tandis que le ministère des finances a remis en question l’accord de prêt sans intérêt proposé, assorti d’un calendrier de remboursement sur 30 ans. Ils craignent que ces conditions n’aient un impact négatif sur la cote de crédit du Viêt Nam et n’exposent les banques à des risques importants.

Questions de transparence

Malgré ces inquiétudes, des représentants du gouvernement auraient encouragé Vingroup à faire une offre pour le projet ferroviaire et auraient discuté de développements immobiliers potentiels le long de son tracé. Ce soutien soulève des questions sur la transparence et le traitement préférentiel accordé aux grandes entreprises.

Le gouvernement vietnamien cherche à encourager les entreprises nationales par des incitations et des « politiques préférentielles », mais les experts mettent en garde contre une concentration excessive du pouvoir entre quelques mains. Les inquiétudes concernant les risques de corruption, bien que mentionnés brièvement dans la résolution 68, restent un problème important. (jv)

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