Principaux renseignements
- L’armée de l’air française a lancé pour la première fois avec succès des missiles Hellfire à partir d’un drone MQ-9 Reaper.
- Cette décision témoigne d’une approche pragmatique, puisque le MQ-9 est déjà certifié pour transporter des munitions Hellfire et GBU-49.
- La France continue d’investir dans des systèmes d’armes souverains tout en utilisant des plateformes américaines en raison de retards dans les programmes de drones européens.
L’armée de l’air française a récemment franchi une étape importante en procédant à ses premiers essais de tir réel de missiles AGM-114 Hellfire lancés à partir d’un drone MQ-9 Reaper. C’est ce que rapporte Army Recognition. Ces essais, qui ont eu lieu en Corse, témoignent des efforts déployés par la France pour diversifier les capacités offensives du Reaper, alors que les systèmes de drones européens ne sont pas encore pleinement opérationnels.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace française a annoncé sur les réseaux sociaux que des équipes avaient réussi, au début du mois, à tirer les premiers missiles Hellfire à partir d’un MQ-9 Reaper français. Au total, quatre missiles ont été utilisés sur le champ de tir de Solenzara. Cela confirme que le Reaper peut désormais transporter une charge d’armes mixte, composée à la fois de bombes GBU-49 bimodes et de missiles Hellfire.
Mises à niveau et capacités des missiles
Le Reaper a récemment bénéficié de mises à niveau, notamment des ailes à endurance prolongée et un pod de renseignement amélioré. Ceux-ci améliorent l’identification des cibles et la coordination des attaques.
Le missile Hellfire est connu pour ses attaques de précision sur des cibles telles que des véhicules, des petits bateaux et des bâtiments, tout en limitant au minimum les dommages collatéraux. La France a développé elle-même le missile Akeron LP via MBDA, destiné aux hélicoptères, aux drones et aux véhicules terrestres. Ce missile a été choisi pour l’hélicoptère Tiger Mk III. Le choix des missiles américains Hellfire sur un drone américain est pratique et efficace.
Le MQ-9 est déjà certifié pour transporter des munitions Hellfire et GBU-49, ce qui constitue une base d’armement stable. En outre, les États-Unis ont approuvé en 2023 un important programme de ventes militaires à l’étranger (FMS) de 1 515 missiles AGM-114R2, ce qui permet à la France de disposer d’un stock important et d’un grand nombre de munitions d’entraînement.
Défis liés à l’intégration européenne
L’intégration de missiles européens dans une coque américaine est complexe. Elle nécessite une adaptation des logiciels américains, ainsi que des processus d’autorisation de vol et des autorisations d’exportation. Ces facteurs ont ralenti l’armement des Reapers français dans le passé. Les récents essais à balles réelles indiquent que ces obstacles sont progressivement surmontés, mais pas entièrement éliminés.
L’armement combiné du Reaper, composé de missiles Hellfire et de bombes GBU-49, constitue une boîte à outils polyvalente pour les opérations de lutte contre le terrorisme, les missions de sécurité maritime et la protection des frontières. Cette évolution met en évidence l’équilibre délicat auquel l’Europe est confrontée entre la recherche de l’autonomie et la satisfaction des besoins opérationnels immédiats. Bien que les programmes européens de drones tels qu’Eurodrone et les démonstrateurs nationaux de MALE progressent, ils ont pris du retard. Par conséquent, les pays sont contraints d’acquérir des systèmes américains pour remplir des missions critiques dans le présent.
Équilibre entre autonomie et besoins immédiats
La France continue d’investir dans des systèmes d’armes souverains tels que le missile Akeron LP et encourage activement l’industrie à fournir des drones européens.
Toutefois, les premiers tirs français de Reaper Hellfire soulignent que, dans un avenir prévisible, l’efficacité au combat dépendra des voies d’intégration américaines et des chaînes d’approvisionnement gérées par l’ITAR. En fait, la France utilise les armes américaines pour gagner du temps tout en cultivant la base industrielle nécessaire pour les remplacer à long terme.
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