Principaux renseignements
- Les fournisseurs font grimper les prix du kérosène durable, obligeant les compagnies aériennes à faire face à une forte hausse des coûts.
- Le mandat de l’Union européenne exigeant des compagnies aériennes qu’elles utilisent un pourcentage de carburant aviation durable (SAF) permet aux fournisseurs de pratiquer des prix excessifs en raison d’une demande limitée sur le marché.
- Les compagnies aériennes prévoient 11 milliards de dollars (9,5 milliards d’euros) de coûts supplémentaires d’ici 2025.
Selon Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes sont confrontées à des prix exorbitants pour le kérosène durable. Walsh affirme que les fournisseurs de carburant abusent d’un mandat de l’Union européenne qui oblige les compagnies aériennes à utiliser un certain pourcentage de carburant d’aviation durable (SAF). Le mandat impose actuellement aux compagnies aériennes d’utiliser deux pour cent de SAF, un taux qui passera à six pour cent d’ici 2030, les obligeant ainsi à acheter ces mélanges malgré des coûts nettement plus élevés.
Critiques à l’encontre des fournisseurs de carburant
Walsh critique les fournisseurs de carburant pour l’ajout de « frais de conformité » aux prix du SAF, ce qui les fait presque doubler par rapport aux prix du marché. Il qualifie cette pratique de « gonflement des prix » et appelle les régulateurs européens à revoir ces mandats. L’IATA estime que ces obligations permettent involontairement aux fournisseurs de carburant de tirer un profit excessif de la réglementation environnementale.
Alors que le SAF est essentiel pour réduire l’empreinte carbone de l’aviation, ses coûts de production sont actuellement trois à cinq fois plus élevés que ceux du carburéacteur traditionnel. Les entreprises du secteur de l’énergie ont cité l’insuffisance de la demande comme un obstacle à l’augmentation de la production de SAF, ce qui, selon elles, contribue à la hausse des prix. Certaines entreprises du secteur de l’énergie ont même réduit leurs projets de raffineries de SAF ces dernières années en raison de ce manque de demande.
Coût du carburant pousse à la hausse des prix des billets
Les remarques de Walsh sur les prix du SAF s’inscrivent dans un rapport plus large de l’IATA, qui met en évidence les 11 milliards de dollars (9,5 milliards d’euros) de coûts supplémentaires auxquels les compagnies aériennes devront faire face d’ici 2025 en raison de la congestion de la chaîne d’approvisionnement.
Compte tenu de la hausse continue des coûts des carburants durables et de la pression réglementaire croissante, il semble très probable que les prix des billets d’avion augmenteront également. (jv)
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