Des psychiatres veulent taxer les GAFA pour financer les recherches sur leur nuisibilité

D’éminents psychiatres britanniques souhaitent taxer les grandes entreprises technologiques sur leur chiffre d’affaires et les obliger à rendre des données sur la façon dont leurs contenus affectent les enfants.

Après la taxe GAFA, c’est désormais une autre menace qui plane sur les géants de la tech. Facebook, Google et Twitter devraient être taxés sur leur chiffre d’affaires pour financer la recherche sur les préjudices causés par leurs réseaux sociaux. C’est en tout cas ce que pense un groupe d’importants psychiatres britanniques.

Une sorte de compensation pour leur nuisibilité concernant surtout les enfants et qui serait proportionnelle au chiffre d’affaires mondial de ces entreprises. Voilà qui doit les réjouir. C’est le Royal College of Psychiatrists qui est derrière ce rapport publié vendredi à destination du gouvernement britannique et rapporté par CNBC.

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Il l’appelle à forcer ces entreprises tech à remettre aux universités des données qui aideraient les chercheurs à comprendre comment les enfants et les adolescents sont affectés par les contenus nuisibles en ligne. ‘Cela servirait à financer des recherches indépendantes et des programmes de formation pour les cliniciens, les enseignants et les autres personnes travaillant avec les enfants et les jeunes’, a déclaré le College. Ce à quoi les principaux intéressés, Google, Facebook et Twitter, n’ont pas encore pu répondre.

Un chien de garde des entreprises tech

Cette demande n’arrive pas complètement comme un cheveu dans la soupe. En Grande-Bretagne, un organisme de réglementation financé par l’industrie est sur le point d’entrer en vigueur. Selon les propositions du gouvernement, il pourra infliger de lourdes amendes aux entreprises technologiques mais aussi bloquer l’accès des utilisateurs à certains sites web et tenir les dirigeants tech comme personnellement responsables des violations de leurs sociétés.

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Et c’est bien ce chien de garde indépendant que vise le Royal College en voulant le charger d’une mission supplémentaire: créer une taxe sur les revenus des entreprises numériques. Encore une?

Suicide d’une adolescente au Royaume-Uni

L’influence des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes est un sujet de plus en plus sensible, surtout au Royaume-Uni après le suicide d’une adolescente de 14 ans. Molly Russell s’est donnée la mort après avoir regardé des vidéos de mutilation, un drame qui a conduit Instagram à interdire les images d’automutilation. Le père de l’adolescente a d’ailleurs appuyé le plaidoyer du Royal College of Psychiatrists pour forcer les entreprises tech à agir davantage en matière de contenu préjudiciable. Cette fameuse taxe est donc bien à prendre au sérieux…

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