Principaux renseignements
- L’Ukraine s’est retirée de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel pour ralentir l’avancée des Russes.
- Les mines antipersonnel sont considérées comme une contre-mesure efficace contre la tactique russe consistant à déployer de petites escouades d’assaut.
- Bien que leur décision ait été critiquée, les responsables ukrainiens affirment qu’ils utiliseront ces munitions de manière responsable et qu’ils dresseront une carte de leur emplacement en vue de futures opérations de déminage.
Un soldat ukrainien de 26 ans, Oleksiy, a perdu la majeure partie de sa jambe gauche à cause d’une mine antipersonnel alors qu’il défendait le territoire ukrainien. Malgré cette tragédie personnelle, il estime que la décision de l’Ukraine de se retirer de la convention d’Ottawa interdisant ces armes est justifiée. Face aux difficultés rencontrées sur le champ de bataille, notamment pour se procurer des armes américaines et recruter des soldats, Kiev a annoncé son retrait le 29 juin. C’est ce qu’écrit Reuters.
Justification du retrait
Des experts militaires et un commandant d’unité ukrainien suggèrent que le déploiement de mines antipersonnel pourrait contribuer à ralentir les avancées russes que l’Ukraine s’efforce de contenir depuis plus de trois ans. Oleksiy estime que, puisque la Russie ne tient pas compte des conventions internationales, l’Ukraine ne devrait pas non plus être liée par elles. Il souligne l’avantage stratégique de l’utilisation des mines : elles dissuadent l’ennemi de progresser et permettent à l’Ukraine de conserver son territoire.
L’utilisation des mines antipersonnel par la Russie
La Russie, qui n’est pas signataire de la Convention d’Ottawa, a été accusée d’utiliser largement des mines antipersonnel en Ukraine. Moscou continue cependant de nier ces faits. En réponse, les États-Unis ont approuvé la livraison de ces mines à l’Ukraine en novembre, avec l’assurance qu’elles seraient déployées uniquement sur le territoire ukrainien et loin des zones civiles.
Le ministère ukrainien de la défense n’a pas commenté l’utilisation actuelle de mines antipersonnel. Cependant, on sait que l’Ukraine utilise largement des mines antivéhicules, qui ne sont pas couvertes par le traité. Environ un quart du territoire ukrainien est contaminé par des mines et des munitions non explosées. Les zones de la ligne de front, y compris certaines parties de la région russe de Koursk, juste de l’autre côté de la frontière, sont fortement minées.
Contre-mesure contre les tactiques russes
Les analystes militaires considèrent les mines antipersonnel comme une contre-mesure efficace contre la nouvelle tactique russe consistant à déployer de petites escouades d’assaut, parfois à moto, qui contournent les autres défenses de la ligne de front. Ces mines créent des obstacles, renforcent la défense de l’Ukraine et réduisent la dépendance à l’égard des drones ou de l’artillerie.
La décision de se retirer de la Convention d’Ottawa a suscité des critiques de la part des militants antimines, qui craignent qu’elle n’entraîne une augmentation du nombre de victimes civiles longtemps après la fin du conflit. Ils estiment que copier les tactiques de la Russie est moralement inacceptable et met en danger la vie d’innocents.
Défense du Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a défendu la décision, déclarant que les mines antipersonnel remplissent parfois une fonction nécessaire que d’autres armes ne peuvent pas remplir. Le Parlement devrait approuver le retrait, avec l’assurance que l’Ukraine utilisera ces munitions de manière responsable et cartographiera leur emplacement pour les futurs efforts de déminage.

