Principaux renseignements
- Plusieurs pays européens limitrophes de la Russie se retirent de la Convention d’Ottawa, un traité interdisant les mines antipersonnel.
- Les pays qui se retirent du traité retrouveront la possibilité de fabriquer, de déployer et de stocker des mines terrestres antipersonnel, ce qui suscite des inquiétudes quant à une résurgence potentielle de ces armes frappant sans discrimination.
- Le retrait de l’Ukraine est justifié par le président Volodymyr Zelensky comme étant nécessaire à des fins défensives contre l’agression russe, tandis que les critiques font valoir que les mines terrestres constituent une grave menace pour les civils longtemps après la fin des conflits.
Plusieurs pays européens limitrophes de la Russie se retirent de la Convention d’Ottawa, un traité interdisant l’utilisation de mines terrestres antipersonnel. Cette décision s’explique par l’aggravation des problèmes de sécurité dans le contexte des tensions actuelles avec la Russie. L’Ukraine, la Finlande, la Pologne et les États baltes ont invoqué la nécessité de se défendre contre une éventuelle agression russe pour justifier leur retrait du traité.
Cette décision a suscité la controverse, car elle va à l’encontre d’années de plaidoyer de la part de groupes qui se consacrent à l’interdiction mondiale des mines terrestres. Les critiques soutiennent que les mines terrestres constituent une grave menace pour les civils longtemps après la fin des conflits, causant des blessures et des décès à grande échelle.
Conséquences d’un retrait
Les pays qui se retireront du traité de 1997 retrouveront la possibilité de fabriquer, de déployer, de stocker et de transférer des mines terrestres antipersonnel. Cette évolution suscite des inquiétudes quant à une résurgence potentielle de ces armes frappant sans discrimination et à leur impact dévastateur sur les populations civiles.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a justifié le retrait de son pays en soulignant l’utilisation massive de mines antipersonnel par la Russie au cours du conflit actuel. Il a souligné la nécessité de ces mines à des fins défensives face à l’agression russe.
Réaction mondiale
D’autres pays européens craignent qu’une pause dans les combats ne donne l’occasion à la Russie de se réarmer et de les prendre pour cible. Le retrait du traité vise à mettre la Russie sur un pied d’égalité avec les autres pays, qui n’ont jamais signé ou ratifié la convention.
Le secrétaire général des Nations unies a exprimé sa vive inquiétude face à ces annonces de retrait, exhortant tous les États à respecter les traités existants et à cesser toute démarche visant à les abandonner.
Coupures de financement et efforts de déminage
Les réductions de financement des efforts de déminage ne font qu’aggraver ces difficultés. Sous l’administration Trump, le financement américain des programmes de déminage a été considérablement réduit, ce qui a eu un impact sur les efforts mondiaux de déminage. Si certaines initiatives de déminage humanitaire ont été rétablies, elles restent insuffisantes pour faire face au problème croissant.
Les mines antipersonnel constituent une menace constante pour les civils, plus de 80 pour cent des victimes étant des non-combattants. Le Comité international de la Croix-Rouge souligne les conséquences dévastatrices que ces armes infligent aux individus, entraînant souvent des handicaps permanents et des blessures qui bouleversent la vie.
La convention d’Ottawa contient des dispositions relatives à l’assistance aux victimes des mines, mais le retrait de pays clés compromet ces efforts. L’Ukraine est devenue le pays le plus miné au monde, avec des centaines de victimes civiles attribuées à des munitions non explosées. Les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné les décisions des alliés de l’Ukraine, soulignant les risques à long terme que les mines terrestres font courir aux civils, en particulier aux enfants, qui sont touchés de manière disproportionnée par ces armes aveugles.