Google Health a développé un système qui peut identifier plus précisément le cancer du sein que peuvent le faire radiologues. En toile de fonds, un business énorme: les grandes entreprises technologiques utilisent de plus en plus l’intelligence artificielle (IA) dans les soins de santé.
Le document publié par des experts de Google Health dans la revue scientifique Nature est bluffant. Il montre que l’IA réduirait considérablement le nombre de faux positifs et le nombre de faux négatifs’. Dans le premier cas, on dit à tort aux patients qu’ils ont un cancer. Dans le second cas, la maladie est présente mais n’est pas détectée. Avec les conséquences terribles qu’on imagine.
Lire aussi : L’app belge Ablo proclamée app de l’année par Google
Moins de faux positifs
La manière classique de détecter le cancer du sein consiste à passer des mammographies de dépistage. Une radiographie des seins est réalisée avec un appareil à rayons X spécialement développé. Cette image est ensuite analysée par le radiologue.
Mais cette méthode n’est pas infaillible : selon l’American Cancer Society, un cancer du sein sur cinq n’est pas détecté par mammographie. Et plus de la moitié des femmes obtiennent un faux résultat positif tous les 10 ans. Cela génère du stress et conduit à un traitement inutile. Une étude a calculé que cette pratique coûte aux États-Unis plus de 4 milliards de dollars par an.
L’algorithme a lui été testé sur environ 12. 000 mammographies aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le Dr Dominic King, ancien chirurgien spécialisé dans le cancer du sein, a été le moteur de l’enquête.
Selon lui, Google a commencé à utiliser l’IA dans la recherche sur le cancer parce que les services de santé britanniques manquaient de personnel. Et en effet d’après l’Organisation britannique du secteur des radiologistes, plus de 1.000 médecins doivent être recrutés à plein temps pour répondre à la demande.
Lire aussi : #MeTooBots: Une IA peut-elle détecter le harcèlement dans nos mails professionnels?
Une aide
Dr. King espère que l’IA sera bientôt reconnue par les autorités réglementaires et qu’elle constituera un outil pour le personnel médical sans le remplacer. « Ce pourrait être une deuxième opinion, une indication pour examiner de plus près une analyse particulière », a déclaré King dans le journal économique britannique The Financial Times.
« Un certain nombre de défis doivent encore être relevés avant que l’IA puisse être utilisée pour diagnostiquer le cancer du sein », a déclaré de son côté le professeur Ara Darzi, co-auteur de l’article. Mais son potentiel pour améliorer les soins de santé et aider les patients est énorme. »