L’augmentation des dépenses de défense du Canada met en péril les ancrages du déficit budgétaire, selon l’organisme de surveillance parlementaire


Principaux renseignements

  • Le Canada devrait doubler ses dépenses militaires actuelles pour atteindre les objectifs de l’OTAN en matière de dépenses de défense d’ici 2032-33.
  • La réalisation de cet objectif pourrait nécessiter des compromis sur l’objectif du gouvernement de réduire son déficit fiscal en pourcentage du PIB.
  • Le Bureau parlementaire du budget (PBO) prévoit que les ancrages fiscaux proposés pourraient être mis en péril par l’augmentation des dépenses de défense, conduisant à un déficit dépassant les objectifs fixés par le gouvernement.

Pour atteindre les objectifs de l’OTAN en matière de dépenses de défense d’ici 2032-33, le Canada devrait doubler ses dépenses militaires actuelles. Cette augmentation significative, comme l’a souligné un organisme de surveillance parlementaire, pourrait potentiellement entrer en conflit avec les ancrages fiscaux mis en place l’année dernière pour gérer les dépenses du gouvernement.

Au début de l’année, le Premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à porter les dépenses de défense à au moins 2 pour cent du PIB, en réponse aux pressions exercées par les États-Unis et d’autres membres de l’OTAN. Toutefois, la réalisation de cet objectif pourrait nécessiter des compromis sur l’objectif du gouvernement de réduire son déficit budgétaire en pourcentage du PIB. Le Bureau parlementaire du budget (BPB) a souligné que les ancrages budgétaires proposés, qui comprennent la diminution progressive des ratios dette/PIB et déficit/PIB, pourraient être mis en péril par l’augmentation des dépenses de défense.

L’impact potentiel sur le déficit budgétaire

Tout en reconnaissant que les dépenses de défense ne dépasseraient pas l’objectif du gouvernement en matière de ratio dette/PIB, le PBO a souligné l’impact substantiel sur le ratio déficit/PIB au cours des prochaines années. D’ici 2032-33, le déficit pourrait dépasser les points d’ancrage établis par le gouvernement. Cette conclusion corrobore les opinions exprimées par les économistes en juillet, qui suggéraient que l’engagement de Trudeau à augmenter les dépenses de défense pourrait creuser le déficit budgétaire du Canada.

Discordances avec les projections 

Le DPB a également contesté les estimations du ministère de la Défense nationale, qui prévoient que les dépenses militaires atteindront 1,76 pour cent du PIB d’ici 2029-2030. Au lieu de cela, le PBO prévoit que les dépenses de défense resteront à 1,58 pour cent du PIB cette année-là. Le ministère des finances a refusé de commenter le rapport du DPB et a renvoyé les questions au ministère de la défense, qui n’a pas répondu immédiatement. Selon les projections du DPB, les dépenses de défense du Canada devraient atteindre 81,9 milliards de dollars canadiens d’ici 2032-33, soit près du double du montant prévu pour 2024-25, qui est de 41 milliards de dollars canadiens. Le PBO a déclaré que cette augmentation nécessitait une escalade rapide des dépenses et a souligné l’absence de détails de la part du gouvernement sur la manière dont il entendait atteindre l’objectif de 2 pour cent.

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