Les technologies de capture de CO2 comme une épée à double tranchant contre le changement climatique


Principaux renseignements

  • S’appuyer uniquement sur les technologies d’élimination du dioxyde de carbone serait insuffisant si le réchauffement climatique dépasse le seuil critique de 1,5 degré Celsius.
  • L’extension de ces technologies se heurte à des difficultés telles que la fonte du pergélisol et le rétrécissement des tourbières, qui libèrent du méthane et aggravent encore le réchauffement.
  • La réalisation des objectifs climatiques mondiaux nécessite une augmentation significative de l’élimination annuelle de 7 à 9 milliards de tonnes de CO2, ce qui présente des limites en ce qui concerne l’expansion de la couverture forestière et la séquestration permanente du carbone.

Si les technologies d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) sont prometteuses pour atténuer le changement climatique, les scientifiques préviennent qu’il sera insuffisant de compter uniquement sur elles si le réchauffement de la planète dépasse le seuil critique de 1,5 degré Celsius. Même avec une mise en œuvre réussie de la CDR, le monde serait toujours confronté à de graves conséquences telles que l’élévation du niveau des mers et la modification des courants océaniques.

Potentiel et limites

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) reconnaît le potentiel de la CDR à ralentir le réchauffement en réduisant les gaz à effet de serre accumulés dans l’atmosphère. Toutefois, son efficacité se limite au contrôle de la température, ce qui ne permet pas de faire face à d’autres effets du changement climatique. Les scientifiques soulignent que même si les températures baissent, l’état général de la planète sera sensiblement différent.

Défis et considérations

Les recherches publiées dans Nature mettent en évidence les difficultés liées au fait de s’appuyer uniquement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone. La mise à l’échelle de ces technologies pourrait ne pas être aussi facile que prévu en raison de facteurs tels que la fonte du pergélisol et le rétrécissement des tourbières qui libèrent du méthane, aggravant encore le réchauffement.

Capacités existantes et besoins futurs

À l’heure actuelle, la capacité actuelle de la CDR permet d’éliminer environ 2 milliards de tonnes métriques de CO2 par an. Pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, il faudrait une augmentation significative de 7 à 9 milliards de tonnes par an. Toutefois, l’extension du couvert forestier et la séquestration permanente du carbone sont limitées, tandis que les technologies actuelles restent coûteuses.

Biodiversité, production alimentaire et conséquences

En outre, le fait de donner la priorité aux terres pour la gestion du carbone pourrait avoir un impact négatif sur la biodiversité et la production alimentaire. Même dans les scénarios de réduction des émissions les plus optimistes, le dernier rapport du GIEC reconnaît un léger dépassement potentiel de 1,5 degré Celsius. Pour inverser un tel dépassement, il faudrait éliminer de grandes quantités de CO2 – environ 220 milliards de tonnes pour un dépassement de 0,1 degré Celsius et plus d’un trillion de tonnes pour un dépassement de 0,5 degré Celsius.

Des risques importants et des réductions d’émissions

Les risques associés au dépassement du seuil de 1,5 degré sont importants et souvent sous-estimés, selon les scientifiques. Ils soulignent que seules des réductions ambitieuses des émissions à court terme peuvent atténuer efficacement les risques liés au changement climatique.

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