Principaux renseignements
- Le fonds de sécurité sociale thaïlandais prévoit une réorientation significative vers les actifs privés mondiaux en raison des rendements historiquement faibles.
- Le fonds vise à réduire la pondération des actifs à faible risque à 60 pour cent et à augmenter les investissements à plus haut risque à 40 pour cent sur une période de deux ans et demi, en vue d’atteindre une répartition 50-50 d’ici la mi-2027.
- Une part importante de ces investissements plus risqués sera allouée à des actifs privés mondiaux tels que le capital-investissement, le crédit privé et les fonds spéculatifs, pour un total de 11,6 milliards de dollars d’ici à la mi-2027.
Le fonds de sécurité sociale thaïlandais, qui gère 77 milliards de dollars pour 25 millions de travailleurs, est confronté à des difficultés dues à des rendements historiquement faibles, inférieurs à 3 pour cent en moyenne au cours de la dernière décennie. Pour faire face à cette situation et à la demande croissante d’une population vieillissante, le fonds prévoit une réorientation importante vers les actifs privés mondiaux.
Petch Vergara, une ancienne cadre de Goldman Sachs qui a rejoint le fonds de sécurité sociale au début de l’année en tant que membre du conseil d’investissement, est l’un des principaux moteurs de ce changement. Elle souligne le caractère non viable du portefeuille actuel, fortement concentré sur des investissements nationaux et à faible risque qui entravent la croissance à long terme.
Le vieillissement de la population thaïlandaise
La population thaïlandaise vieillit rapidement, un cinquième de ses 66 millions d’habitants ayant aujourd’hui plus de 60 ans – un chiffre deux fois plus élevé qu’il y a vingt ans. Cette évolution démographique exerce une pression considérable sur le fonds, qui doit générer des rendements plus élevés pour faire face aux obligations futures en matière de retraite.
Changement de stratégie d’investissement
L’adoption d’une stratégie d’investissement plus agressive coïncide avec les récents changements intervenus au sein du conseil d’administration du fonds. Un nouveau cadre approuvé par les membres nouvellement élus vise à réduire la pondération des actifs à faible risque à 60 pour cent et à augmenter les investissements à plus haut risque à 40 pour cent au cours des deux prochaines années et demie, en visant finalement une répartition 50-50 d’ici la mi-2027.
Investissements à plus haut risque
Une part importante de ces investissements à plus haut risque sera allouée à des actifs privés mondiaux tels que le capital-investissement, le crédit privé et les fonds spéculatifs, pour un total de 11,6 milliards de dollars d’ici à la mi-2027. Cette décision vise à diversifier le portefeuille du fonds et à tirer parti de rendements potentiellement plus élevés à long terme.
Inquiétudes des experts
Les experts soulignent que pour parvenir à une croissance durable, il faut combiner des rendements élevés et une gouvernance solide. Bien qu’ils aient plaidé en faveur du changement, des inquiétudes subsistent quant à la confiance du public et à la mauvaise gestion passée du fonds.
Worawan Chandoevwit, conseillère à l’Institut thaïlandais de recherche sur le développement, souligne l’urgence de la situation : d’ici 2045, il y aura plus de retraités que de cotisants, ce qui entraînera un déficit important si les rendements ne s’améliorent pas de manière significative. Elle souligne l’importance des stratégies d’investissement à long terme et d’une gouvernance transparente pour la viabilité future du fonds.
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