Interdépendance nucléaire : un obstacle aux sanctions contre la Russie


Principaux renseignements

  • L’interconnexion entre les industries nucléaires russes et occidentales constitue un obstacle important à l’imposition de nouvelles sanctions au secteur nucléaire russe.
  • Malgré les efforts déployés par les pays occidentaux pour réduire la dépendance à l’égard de l’énergie russe, l’interdépendance continue de protéger Moscou contre des sanctions supplémentaires.
  • La réduction de la dépendance à l’égard de la Russie pour les services nucléaires est susceptible d’entraîner une augmentation des coûts, selon les rapports.

L’interconnexion entre les industries nucléaires russes et occidentales constitue un obstacle important à l’imposition de nouvelles sanctions au secteur nucléaire russe. Malgré les efforts déployés par les pays occidentaux pour réduire la dépendance à l’égard de l’énergie russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine en 2022, l’interdépendance « significative » continue de protéger Moscou contre des sanctions supplémentaires.

Les complexités de l’interdépendance nucléaire

Si certains pays de l’UE utilisant des réacteurs VVER (conçus et alimentés par la Russie) ont cherché d’autres sources de combustible, principalement aux États-Unis, plusieurs d’entre eux ont encore stocké du combustible russe l’année dernière, ce qui a entraîné une augmentation des importations.

Cette dépendance s’explique par différents facteurs. Les entreprises occidentales, dont une partie de l’entreprise publique française EDF, dépendent des réacteurs construits par l’État russe dans le monde entier pour la vente de leurs composants. Rosatom, le géant russe du nucléaire, domine les sites de construction de réacteurs en dehors de la Chine, ce qui fait que des fournisseurs comme les turbines françaises Arabelle ont peu de clients étrangers en dehors de Rosatom.

Efforts pour réduire la dépendance à l’égard de la Russie

La récente initiative du gouvernement britannique visant à développer l’uranium faiblement enrichi à haut dosage (HALU) – dont la production commerciale est actuellement assurée uniquement par la Russie – met en évidence les efforts déployés actuellement pour rompre les liens énergétiques avec Moscou. Toutefois, la réduction de la dépendance à l’égard de la Russie pour l’uranium naturel, la conversion et les services d’enrichissement est susceptible d’entraîner une augmentation des coûts, selon le rapport.

La production mondiale d’électricité nucléaire a augmenté de 2,2 pour cent en 2023, atteignant 2 602 térawattheures nets et fournissant 9 pour cent de l’électricité mondiale. Au Royaume-Uni, le gouvernement reste attaché au projet de centrale nucléaire Sizewell C dans le Suffolk, mais n’a pas encore pris de décision finale en matière d’investissement.

L’infrastructure énergétique de la Russie attaquée

Un autre rapport publié cette semaine met en garde l’Ukraine contre une augmentation des pannes d’électricité au cours de l’hiver, la Russie intensifiant ses attaques contre son infrastructure énergétique. L’expiration du contrat d’approvisionnement en gaz de l’Ukraine avec Gazprom à la fin de l’année ne fait qu’aggraver la situation, entraînant un déficit potentiel d’approvisionnement en électricité d’environ un tiers de la demande de pointe, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

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