Lorsque la poursuite de la liquidation par Berkshire de sa participation dans Bank of America a été discutée, il a été affirmé que l’augmentation des stocks de liquidités de la société ne faisait que refléter son incapacité à trouver des transactions dans le contexte actuel de surévaluation et de faiblesse de l’environnement économique. Warren Buffett ne s’est pas contenté de liquider Bank of America, il a aussi discrètement liquidé son entreprise la plus emblématique : Apple.
Berkshire a vendu pour 75,5 milliards de dollars d’actions au cours du deuxième trimestre (qui s’est achevé le 30 juin), dont la majeure partie provient de la liquidation par Buffett de la moitié de ses actions Apple. La société a fourni un aperçu de ses principaux titres, montrant qu’au 30 juin, elle ne détenait plus que 84,2 milliards de dollars d’actions Apple, soit une forte baisse par rapport aux 135,4 milliards de dollars du 31 mars et aux 174,3 milliards de dollars du 31 décembre 2023.
Le reste des principales positions de Berkshire n’a pas été touché
Les cinq autres principales positions de Berkshire (Bank of America, American Express, Coca Cola et Chevron) n’ont pas été touchées au deuxième trimestre. Cela signifie que Buffett a clairement décidé qu’il était temps pour Apple de partir. Nous avons appris depuis que Buffett a également commencé à se débarrasser d’une grande partie de ses actions de Bank of America, dont il est le principal actionnaire, après la fin du deuxième trimestre.
La position cash de Berkshire a augmenté d’un montant record de 88 milliards de dollars – le produit de la vente d’Apple constituant l’essentiel de ces nouvelles liquidités – mais la société a également généré d’importantes liquidités à partir de ses propres opérations et, au deuxième trimestre, Berkshire a déclaré un bénéfice d’exploitation de 11,6 milliards de dollars, contre 10 milliards de dollars pour la même période de l’année précédente.
Les liquidités de Berkshire augmentent depuis des années
Depuis des années, Berkshire s’efforce de trouver des moyens de déployer sa masse de liquidités dans un contexte de ralentissement des transactions, déplorant le manque d’opportunités à faible coût. Lors de la réunion annuelle des actionnaires de la société en mai, Buffett a déclaré qu’il n’était pas prêt à dépenser de l’argent « à moins que nous ne pensions faire quelque chose de peu risqué et qui peut nous rapporter beaucoup d’argent ». Il semble aujourd’hui que non seulement Buffett n’était pas pressé de dépenser de l’argent, mais qu’en plus, profitant de la bulle de l’IA, il a liquidé de manière agressive sa position la plus importante.
Ce qui est peut-être le plus remarquable, c’est le moment et la manière dont Buffett s’est débarrassé de la moitié de sa position sur Apple : Berkshire a réussi à se débarrasser d’un montant stupéfiant de 84 milliards de dollars, soit quelque 390 millions d’actions, à un moment où la valeur de l’action augmentait rapidement, et surtout après l’effondrement qui a suivi la World Wide Developers Conference (WWDC24).
La décision de Buffett est-elle liée à l’étrange performance d’Apple?
On peut également se demander si la décision de M. Buffett n’est pas liée à l’étrange performance d’Apple après la conférence WWDC24.
Pour rappel, la réaction réflexe à la présentation « révolutionnaire » par Tim Cook d’un chatGPT Siri a été un échec retentissant, avec une chute des actions le jour même de la conférence WWDC24.
Les principaux enseignements à retenir sont les suivants:
- Berkshire a vendu la moitié de ses actions Apple
- La décision de Buffett reflète son scepticisme à l’égard de la bulle de l’intelligence artificielle.
- Les autres positions les plus importantes de Buffett restent inchangées, à l’exception de la vente de Bank of America.
- La montagne d’argent de Buffett grossit à mesure qu’il attend les bonnes opportunités
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