Le prix des maisons baisse enfin : c’est une réalité en Flandre et un espoir plus que permis en Wallonie

Le prix des maisons baisse enfin : c’est une réalité en Flandre et un espoir plus que permis en Wallonie
Le prix des maisons baisse en Flandre, et peut-être bientôt aussi en Wallonie. (Getty Images)

Pour la première fois depuis 2014, le prix des maisons est en train de baisser en Flandre. Ce n’est pas encore le cas en Wallonie, mais le marché s’y refroidit aussi.

Dans l’actu : le baromètre ERA se penche sur l’immobilier wallon.

  • Ce vendredi, le plus grand groupe immobilier de Belgique publie son baromètre annuel, réalisé en collaboration avec l’université d’Anvers.
  • Pour la première fois, le baromètre concerne aussi le marché wallon. Et les conclusions valent le détour.

Les détails (1) : baisse des prix effective en Flandre.

  • La baisse du prix des maisons est désormais une réalité en Flandre, selon ERA. Une première depuis 2014.
  • Si l’on se penche sur l’évolution entre 2022 et 2023 (sur l’année entière), on observe pourtant une hausse de 0,3%. Mais quand on analyse le marché plus finement, la baisse est bien là. Depuis le dernier trimestre de 2022, les prix des habitations ont diminué de 1,9 %, note ERA.
    • La baisse est plus marquée pour les maisons dotées d’un PEB E ou F : -3,7 % sur le dernier trimestre. Selon ERA, c’est même désormais l’acheteur qui est en position de diriger les négociations.
    • Le prix des maisons moins énergivores diminue aussi, mais plus légèrement. Pour les mieux isolées (A ou B), le vendeur reste tout de même le maître des négociations.
  • « Les taux qui ont fortement augmenté en peu de temps et l’obligation de rénovation des maisons énergivores (PEB E ou F) dans les cinq ans ont clairement changé la donne », explique Johan Krijgsman, CEO d’ERA. « Il est beaucoup plus difficile d’acheter une maison, l’offre de certains types de maisons dépasse largement la demande et les prix de certains segments du marché diminuent, autant d’éléments qui génèrent une spirale générale négative. »

La Wallonie dans les pas de la Flandre ?

Les détails (2) : net ralentissement de l’augmentation des prix en Wallonie

  • En Wallonie, le prix des maisons n’a pas baissé en 2023. Il a augmenté de 2,1% en un an, selon ERA. Mais cela reste encourageant pour les futurs acheteurs – moins pour les futurs vendeurs. Car la tendance est clairement au ralentissement. Il était d’ailleurs déjà observable l’an passé, quand la hausse des prix avait ralenti pour la première fois depuis 2015. Les sommets de la période Covid sont clairement derrière nous.
  • « En quête d’un bien immobilier, les Wallons ne sont pas systématiquement contraints d’inclure un budget rénovation à court terme dans leurs calculs », commente Emmanuel Deboulle, Business Development Manager & Coach Bruxelles et Wallonie d’ERA. « Ils ont donc plus de marge pour l’achat de leur habitation, et c’est pourquoi les prix augmentent encore. Mais nous constatons quand même aussi une tendance au fléchissement sur le marché immobilier en Wallonie. »
    • À noter : l’obligation de rénovation pour les nouveaux propriétaires de passoires énergétiques, en vigueur depuis 2023 en Flandre, sera aussi d’application en Wallonie à partir de 2026.
  • Peut-on dire que l’on se dirige donc aussi vers une baisse des prix en Wallonie ? ERA ne peut le jurer, mais un autre indice le laisse penser : le délai de vente.
    • En 2023, il a fallu en moyenne 118 jours pour vendre un bien. Contre 88 jours en 2022. L’allongement en à peine un an est vertigineux : +25%.
    •  Or, « l’évolution du délai de vente moyen est souvent prémonitoire de l’évolution future des prix », souligne Sven Damen, Professeur d’économie immobilière et financement à l’université d’Anvers. « Un allongement significatif du délai de vente est susceptible de révéler que la tendance à la stabilisation n’est pas encore terminée. »

À Bruxelles : le baromètre ne se penche que sur les appartements (qui se vendent bien plus que les maisons). En 2023, leur prix a augmenté en moyenne de 2% sur un an. Mais il y a de grandes différences en fonction du type de bien. Plus les appartements sont spacieux (plus de chambres, un balcon et/ou un jardin) et luxueux, plus les prix ont grimpé. En revanche, les biens nécessitant des travaux de rafraichissement ont vu leur prix baisser de 5%.

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