Le ministre de la Mobilité a présenté ce mercredi le nouveau code de la route, rebaptisé pour l’occasion « code de la voie publique ». Au programme, des petits changements techniques, mais surtout une véritable transition dans l’esprit, avec une automobile moins considérée comme la norme.
“Vieille de cinq décennies, modifiée plus d’une centaine de fois, avec des dispositions parfois devenues obsolètes, il était grand temps de procéder à un toilettage en profondeur de cette réglementation afin d’aboutir à un texte cohérent et lisible” a estimé le ministre, qui a présenté le résultat de son travail ce mercredi à Bruxelles.
Des petits changements, mais une autre philosophie
Un « code de la voie publique » dans laquelle l’automobile n’est plus au centre des préoccupations. “Elle ne peut donc plus revendiquer le monopole de la route » insiste Gilkinet. « Nous aurons désormais un code qui réglemente un partage équitable de la voie publique pour toutes et tous.” Une manière aussi de rappeler que le code ne s’applique pas qu’à la route au sens strict.
Ce qui change :
- Des passages pour piétons qui permettront de traverse en diagonale. La traversée en diagonale est mal vue chez nous, même quand on le fait à l’endroit approprié, car, si cela nous parait plus court, cela augmente le temps que l’usager pédestre passe sur la chaussée, multipliant ainsi d’autant le risque. Mais au Japon, des passages en diagonale sont prévus aux intersections, afin que les piétons puissent traverser la chaussée en une seule fois, et pas par étape. Cette disposition a été testée à Bruxelles avec succès cette année, mais il a fallu pour cela modifier un arrêté royal. Car en théorie, un passage piéton ne pouvait être que perpendiculaire à la route.
- Des panneaux de signalisation plus “inclusifs”. Le ministre ne s’est pas attardé sur ce point et s’est contenté d’évoquer un changement progressif, anciens et nouveaux panneaux cohabitant plus ou moins longtemps, selon 7sur7. On suppose donc qu’il s’agira de panneaux offrant plus de diversité parmi les classiques personnages-bâtons anonymes. C’est déjà d’application en Suisse, où des silhouettes féminines ou de personnes âgées ne sont pas rares. Huit nouveaux signaux de danger feront également leur apparition le long de la voie publique.
- Interdiction totale de s’arrêter sur les voies cyclables ou les places PMR. Actuellement, il est seulement interdit d’y stationner, ce qui laisse la place à bien des abus de la part des automobilistes. Dorénavant, même un arrêt sera donc condamnable sur une bande de bus, une piste cyclable ou une place pour personne handicapée. Il sera, en outre, interdit de tripler, et ce, en toutes circonstances.
Le texte fédéral a été approuvé par les ministres régionaux compétents ce mois-ci, et ce nouveau code de la route entrera en vigueur en 2025. Il devrait donc être publié au Moniteur belge au printemps 2024 pour une mise en application l’automne suivant.