Depuis qu’elle a offert ChatGPT au monde entier, OpenAI a enchainé les succès : considérée comme le leader du secteur, valorisation en hausse, investissements de géants tels que Microsoft. Mais les récents événements au sein de l’administration écorchent son image. La pression était-elle trop grande ?
Contexte : la société à succès OpenAI ressemble désormais à une mauvaise série qui enchaine les rebondissements sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Depuis que le conseil d’administration a décidé de renvoyer son CEO, Sam Altman, vendredi dernier, il ne se passe pas un jour sans qu’une annonce vienne tout remettre en question.
- Vendredi soir, on apprenait que Mira Murati, directrice technologique, reprenait temporairement son poste en tant qu’intérim.
- Puis, dimanche, il fut question qu’Altman revienne à la tête de la société. L’homme s’était rendu au siège d’OpenAI pour discuter de son sort.
- Avant que ne sorte lundi le nom d’un autre remplaçant : Emmett Shear, également par intérim. Mira Murati était déjà écartée.
- Un changement qui fut d’ailleurs incompréhensible.
- Et qui mit fin à tout espoir de revoir Altman reprendre son poste.
- Conclusion confirmée par le fait que Microsoft ait décidé d’embaucher l’ex-CEO prodigue.
- Et c’est là que les choses se compliquent.
L’actualité : les investisseurs envisagent de poursuivre le conseil d’administration, rapporte Reuters.
- Tous ces rebondissements ne sont pas bons pour l’image de la société. Les investisseurs craignent qu’elle perde de la valeur et donc, que les millions de dollars qu’ils ont investis dans OpenAI partent en fumée.
- Ces derniers avaient tenté de faire pression sur le conseil d’administration de la société pour réintégrer Altman, sans succès. Parmi eux, on retrouvait Microsoft.
- Le fait est que s’ils possèdent un siège au sein du conseil, OpenAI est en réalité contrôlée par sa société mère à but non lucratif OpenAI Nonprofit dont le but est de bénéficier « à l’humanité, et non aux investisseurs d’OpenAI ». Leur pouvoir est donc limité.
Le détail : les investisseurs consultent des conseillers juridiques pour étudier leurs options. Il n’est pour l’instant pas certain qu’ils passent à l’acte.
- Mais la menace de voir plus de 700 employés quitter l’entreprise pour rejoindre leur ancien CEO chez Microsoft a certainement renforcé les craintes des investisseurs qui cherchent par tous les moyens à sauver leurs investissements.
Altman pourrait finalement revenir chez OpenAI
Microsoft, qui détient une part importante de la société, a accueilli à bras ouverts Sam Altman.
- Mais le géant américain sait que ce dernier est un élément important pour la bonne santé d’OpenAI. C’est pourquoi Satya Nadella, le CEO de Microsoft, se montre favorable au retour d’Altman au sein de la maison mère de ChatGPT.
- Et ce retour reste une possibilité.
- La vice-présidente des affaires mondiales chez OpenAI, Anna Makanju, a en effet indiqué au personnel que les négociations se poursuivaient pour réintégrer l’ancien CEO, rapporte Bloomberg.
Quelle sera la conclusion de cette série à suspense ?
Il y a de fortes chances pour que Sam Altman retrouve finalement son poste de CEO, et ce, pour plusieurs raisons.
- Le soutien des employés à Altman est important. Les messages d’amour pullulent sur X. Mais c’est surtout la menace de voir partir autant de personnes qui pourrait faire pencher la balance.
- L’opposition des investisseurs, même s’ils n’ont qu’un pouvoir limité, pourrait également faire mal à OpenAI. Une chose est sûre, la confiance est rompue.
- Nul doute que toute cette histoire aura des conséquences sur la société, notamment en termes de valorisation, et donc d’investissement.
- En même temps, la décision du conseil d’administration de l’évincer était tellement surprenante – décision motivée par le fait qu’Altman ne s’est pas montré suffisamment transparent – que cette histoire pourrait nous réserver une nouvelle surprise.
- Et même si Altman revient à son poste, l’image d’OpenAI a été écorchée. La société pourrait mettre un moment pour se remettre de toute cette histoire, laissant le champ libre à ses concurrents.