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Il y a de fortes chances pour que les taux élevés de la BCE perdurent encore jusqu’à septembre 2024… au minimum

Il y a de fortes chances pour que les taux élevés de la BCE perdurent encore jusqu’à septembre 2024… au minimum
Christine Lagarde – (Photo by Arne Dedert/picture alliance via Getty Images)

Depuis près d’un an et demi, la BCE a relevé son taux directeur dix fois jusqu’à atteindre un niveau record. Alors qu’elle a laissé entendre que l’on se trouve désormais à un plateau, la chute des taux devrait encore se faire désirer un long moment.

Pourquoi est-ce important ?

Les citoyens désireux de contracter un prêt à la banque scrutent sans doute toutes les décisions monétaires de la BCE. Attendant avec impatience que ses principaux taux directeurs chutent enfin. Mais cette attente pourrait encore perdurer encore un an, ce qui ne sera pas sans risques pour l'économie dans son ensemble.

Dans l’actu : Les coûts d’emprunt devraient rester élevés pendant une période prolongée, prédit un sondage d’analystes Bloomberg.

  • Lors de sa réunion de septembre, la BCE a relevé son taux d’intérêt directeur à 4 %, le niveau le plus élevé dans son histoire.
  • Selon l’enquête de Bloomberg, ce taux devrait se maintenir jusqu’au 12 septembre 2024.
    • Il descendrait alors à 3,75 %.
    • Puis à 3,5 % à la mi-octobre.
    • À 3,25 % à la mi-décembre.
    • La baisse suivante, à 3 %, n’interviendrait que fin avril 2025.
    • Et celle à 2,75 % mi-septembre 2025.
    • Pour enfin arriver à 2,5 % mi-décembre de l’an prochain.
  • Ne nous voilons pas la face : les taux ne redevraient pas revenir aux niveaux négatifs de juillet 2022…

À noter : Une bonne nouvelle toutefois : les analystes n’anticipent pas de nouvelles hausses des taux. Essayons de voir le verre à moitié plein…

Inflation et prix du pétrole

En cause : L’inflation persistance, encore et toujours.

  • L’inflation est encore trop élevée dans la zone euro (4,3 % en septembre). Le conflit Israël-Hamas et l’escalade des rendements des obligations n’arrangent pas la situation, au contraire.
    • « Les développements depuis la réunion de septembre ont aggravé les perspectives de croissance de la zone euro et ont accru les risques inflationnistes avec la hausse des prix du pétrole », a déclaré Carsten Brzeski, responsable macro-économique chez ING. 
    • En début de semaine, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a d’ailleurs indiqué suivre attentivement l’évolution des prix du pétrole.
    • Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique en remet une couche et est convaincu qu’il s’agit d’un obstacle à la BCE.
  • Le FMI a d’ailleurs appelé récemment les banques centrales à garder leurs taux élevés en 2024 pour continuer à lutter contre l’inflation.

Des taux d’intérêt qui pèsent sur la croissance

Zoom arrière : Cette période de taux élevés aura des conséquences sur la croissance économique. Entre faire baisser l’inflation et booster la croissance, il faut choisir.

  • Des taux d’intérêt élevés peuvent avoir un effet refroidissant sur l’économie en augmentant le coût du crédit, en réduisant la demande intérieure, en entravant la rentabilité des entreprises et en perturbant les marchés financiers.
    • La croissance mondiale devrait ainsi continuer à ralentir à 2,9% en 2024, selon le FMI.
    • La zone euro devrait croitre en 2023 de 0,7% seulement, contre 0,9% anticipé précédemment. Pour 2024 : le FMI prévoit une croissance de 1,2% (contre 1,5 % lors de la précédente prévision).
    • La BCE ne devrait pas remplir son objectif de ramener l’inflation à 2% avant 2025.
    • Concernant la Belgique, le FMI prévoit que la croissance ralentira de 1% cette année à 0,9% en 2024.
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