La relation entre Apple et la Chine a toujours été complexe. D’un côté, il y a une forte dépendance, de l’autre, il y a une forme de rejet, voire de méfiance. Une position qui n’est cependant pas gravée dans la roche et qui évolue fortement en fonction du contexte.
L’actualité : le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a rencontré le CEO d’Apple, Tim Cook à Pékin.
- Une rencontre que l’on pourrait qualifier de banale, mais qui ne l’est pas étant donné le contexte.
L’iPhone, ennemi numéro 1
- Début septembre, le gouvernement chinois a interdit à ses employés d’utiliser les iPhone, suite aux tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis.
- Bien que Pékin ait démenti, Apple a pris l’affaire au sérieux.
- La Chine est son troisième plus gros marché.
- Le géant technologique a d’ailleurs vu sa valeur baisser de 3,9%, suite à cette nouvelle. 200 milliards de dollars de valorisation partis en fumée.
Démarrage lent de l’iPhone 15
- Cette « rumeur » ne pouvait pas plus mal tomber puisqu’elle a fuité quelques jours avant l’officialisation de l’iPhone 15.
- De quoi pousser les Chinois à bouder la marque à la pomme.
- Au même moment, Huawei, gros rival d’Apple en Chine, lançait à la surprise générale un nouveau smartphone capable de rivaliser avec l’iPhone 15.
- Un mois après le lancement du nouveau smartphone d’Apple, il semblerait que les ventes soient déjà en baisse. En comparaison des ventes du précédent modèle, Counterpoint Research note une baisse de 4,5 % pour la même période.
Codépendance
- La possible interdiction pour les employés du gouvernement chinois d’utiliser un iPhone et la baisse des ventes a poussé le CEO de la marque à se rendre en Chine. L’objectif inavoué : renforcer ses relations avec Pékin.
- Mais Apple n’est pas la seule en demande. La Chine fait actuellement face à d’importants problèmes économiques : la relance post-Covid tant attendue tarde à se manifester.
- Le ministre chinois du Commerce a ainsi profité de la visite de Tim Cook pour discuter des relations commerciales sino-américaines, selon un communiqué du ministère.
- Pékin promeut une ouverture de haut niveau et souhaite élargir l’accès au marché, y a souligné Wang. La Chine encourage les entreprises multinationales, dont Apple, à réaliser un développement gagnant-gagnant, indique Reuters qui a eu accès au communiqué.
- Difficile de ne pas y voir un aveu d’échec, voire de détresse de la part de la Chine vis-à-vis de son économie.
- Rappelons par ailleurs qu’Apple tend à développer ses usines dans d’autres pays asiatiques depuis le coronavirus.
- Outre les risques des tensions sino-américaines, la marque a pris conscience de sa trop grande dépendance envers la Chine pour la production de ses produits. C’est pourquoi elle vise à se développer en Inde, notamment.
Conclusion : difficile d’imaginer que l’une des deux parties puisse se défaire de l’autre dans un avenir proche, tant leur co-dépendance est forte. Il leur faudra faire avec.