Un peu d’ordre dans l’espace : la première amende pour pollution de l’orbite terrestre est tombée

« Pollueur payeur » : un adage qui s’applique même dans l’espace, a décrété Commission fédérale américaine des communications.

Pourquoi est-ce important ?

Les débris spatiaux sont un souci constant. La multiplication des restes de vieux satellites ou de lanceurs usagés ne fait que rendre plus probable les collisions. Celles-ci génèreront de nouveaux débris, orbitant à grande vitesse autour de notre planète, au risque de créer une réaction en chaîne. Or, nous sommes particulièrement dépendants de nos communications par satellite.

Dans l’actualité : La Commission fédérale des communications (FCC) des États-Unis a infligé la première amende pour dépôt sauvage dans l’espace, relève The Guardian. C’est la société américaine de diffusion de télévision et de télécommunications Dish Network qui doit passer à la caisse. Montant de la douloureuse : 150.000 dollars.

Un bolide de deux tonnes

  • Ce n’est pas énorme pour une société qui affichait plus de deux milliards de bénéfices nets en 2022. Mais c’est une grande première. Et Dish Network a eu tout le temps de se mettre en règle.
  • La société est coupable de ne pas avoir désorbité un de ses satellites, un EchoStar-7 de près de deux tonnes. Celui-ci a été lancé en 2002, alors que la durée de vie de ces engins tourne plutôt autour de 12 ans.
  • La FCC reproche surtout à la firme d’avoir envoyé l’engin vers une « orbite d’élimination » : à une altitude suffisamment basse pour qu’il soit progressivement freiné par l’attraction terrestre, qu’il perde en altitude et se consume. Un processus qui peut prendre des années, et pendant ce temps un bolide de deux tonnes continue de représenter un très gros risque.
  • Dish Network s’était pourtant engagée dès 2012 à faire l’inverse, et à envoyer son satellite en haute altitude, sur une « orbite cimetière » où il ne poserait pas de risque pour d’autres satellites actifs. Mais la société s’est rendu compte un peu tard que l’engin était à court d’ergols propulseurs pour y parvenir.

« Alors que les opérations par satellite deviennent plus courantes et que l’économie spatiale s’accélère, nous devons être certains que les opérateurs respectent leurs engagements. C’est un accord révolutionnaire, qui montre clairement que la FCC a une forte autorité et capacité d’application de ses règles essentielles contre les débris spatiaux. »

Loyaan A. Egal, de la FCC, lors d’un point presse

Près d’un million de débris divers en orbite

« Actuellement, il y a des milliers de tonnes métriques de débris orbitaux dans l’air au-dessus de nous – et cela va augmenter » rappelait en 2022 la présidente de la FCC, Jessica Rosenworcel. Selon l’Agence spatiale européenne, plus de 900.000 de débris d’un à dix centimètres, ainsi que plus de 34.000 objets de plus de 10 centimètres se trouveraient actuellement en orbite terrestre. Un problème croissant auquel on tente de trouver des solutions.

  • Différentes entreprises planchent sur la meilleure manière de nettoyer l’espace. Une startup suisse planche sur une sonde équipée de quatre bras robotiques pour attraper des déchets et les ramener dans l’atmosphère. Une entreprise finlandaise est sur le coup aussi.
  • Mais on n’en est qu’au stade des prototypes, alors que les projets de constellations géantes de satellites se multiplient, Starlink en tête.
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