L’immobilier chinois peine à sortir de la tourmente, alors que cela fait deux ans que des géants comme Evergrande tentent d’assainir leur activité.
Les causes : ce matin, on apprenait que la police de la ville chinoise de Shenzhen avait arrêté plusieurs personnes de l’unité de gestion de patrimoine d’Evergrande après que la société n’ait pas remboursé ses créanciers.
- La police a confirmé dans un communiqué, publié ce dimanche, qu’une enquête était en cours et qu’elle appelait les actionnaires du géant de l’immobilier à lui fournir d’éventuelles informations. La date et le lieu exacts des arrestations n’ont pas été communiqués, ni d’ailleurs le nombre de personnes interpellées.
- Le Shanghai Securities Journal, détenu par l’État, a rapporté que l’un des détenus est le directeur général et le représentant légal d’Evergrande Wealth (le nom officiel de l’unité de gestion au sein du groupe), citant une source anonyme.
« Selon les informations publiques actuelles, Evergrande Wealth et ses parties liées ont collecté illégalement des fonds pour former un fonds commun interne, ont violé le contrat et n’ont pas fait correspondre les orientations et les délais d’investissement des produits, ce qui a entraîné des pertes pour les investisseurs. »
Le service de presse du gouvernement de Shenzhen, cité par CNN
Les conséquences : les actions d’Evergrande ont toutefois plongé dans le rouge à l’ouverture de la bourse de Hong Kong, ce lundi matin : elles ont perdu 25% de leur valeur à l’heure d’écrire ces lignes. Et ça n’est sans doute pas terminé.
- Le cours d’Evergrande plongeait déjà le mois dernier, alors que l’entreprise tentait d’assainir ses finances afin d’éviter une banqueroute complète. Fin août dernier, elle avait pu réduire ses pertes de moitié, à « seulement » 39 milliards de yuans (5,38 milliards de dollars). Mais la valeur de l’action avait chuté de 87% par rapport à la dernière séance de négociation, le 21 mars 2022.
Un secteur immobilier qui vacille, encore
Le contexte : alors que l’économie chinoise tourne au ralenti par rapport aux attentes du gouvernement, mais pourrait bien redémarrer d’ici peu, la mauvaise santé du secteur immobilier représente toujours un très gros boulet à sa cheville.
- Evergrande, deuxième plus grand promoteur du pays, s’est retrouvé en défaut de paiement il y a deux ans et continue depuis à racler les fonds de tiroir pour éponger sa monstrueuse dette de 328 milliards de dollars.
- Country Garden, un autre des plus grands promoteurs actifs, a manqué deux paiements consécutifs en août dernier, ce qui ne présage rien de bon.
- Plus inquiétant encore : le conglomérat chinois Wanda Group, regroupant des activités liées au tourisme, à l’hôtellerie et au cinéma, a vu son vice-président senior Liu Haibo emmené par la police au début du mois d’août. On dirait bien que les autorités chinoises veulent faire le ménage.