« Ni confiance ni créativité » : le patron de Zoom en a marre du télétravail

Le fait que les plus grandes entreprises technologiques tournent le dos au télétravail était déjà un signe de la fin progressive de la pratique. C’est désormais aussi le cas chez Zoom, pourtant champion des visioconférences. Un enregistrement audio a fuité : son patron estime que le travail à domicile bride la créativité, entre autres inconvénients.

Pourquoi est-ce important ?

Instauré suite à la pandémie de coronavirus, le télétravail s'est rapidement généralisé dans de très nombreuses entreprises. Beaucoup de travailleurs ont été charmés par l'idée et aimeraient conserver au moins quelques jours de télétravail sur leur semaine. Mais depuis une bonne année, de plus en plus de patrons demandent à leur personnel de retourner au bureau, estimant que le travail à domicile nuit à l'entreprise.

Dans l’actu : le CEO de Zoom dit ce qu’il pense du télétravail.

  • Business Insider s’est procuré l’enregistrement audio d’une réunion organisée par le patron de Zoom pour ses employés.
  • Il y explique ce qui l’a poussé à leur demander de revenir progressivement dans les bureaux physiques de l’entreprise.

Les détails : qu’a-t-il dit ?

  • D’une part, Eric Yuan estime que le télétravail empêche d’instaurer de la confiance au sein d’une entreprise.
    • « Au début, nous nous connaissions tous », a-t-il expliqué. « Au cours des dernières années, nous avons embauché tellement de nouveaux ‘Zoomies’ qu’il est vraiment difficile d’instaurer la confiance. »
    • « La confiance est le fondement de tout. Sans confiance, nous serons lents », a-t-il ajouté.
  • D’autre part, le CEO de Zoom pense que, depuis chez eux, les travailleurs sont moins créatifs. Car les débats qu’ils ont entre eux sont beaucoup plus stériles.
    • « Très souvent, vous avez de bonnes idées, mais quand nous sommes tous sur Zoom, c’est vraiment difficile », a fait valoir Yuan. « Nous ne pouvons pas avoir une bonne conversation. Nous ne pouvons pas bien débattre les uns des autres car chacun a tendance à être très amical lorsqu’il rejoint un appel Zoom. »

Ces déclarations n’étaient normalement pas destinées à être diffusées publiquement. Mais elles permettent de comprendre pourquoi Zoom a demandé, début août, aux employés habitant à moins de 80 km d’un bureau d’y retourner au moins deux jours par semaine.

Zoom continue tout de même de progresser

Contexte : l’entreprise se porte bien malgré la fin de la pandémie.

  • S’il y a bien une entreprise qui a bénéficié de la pandémie de coronavirus et des confinements qui ont suivi, c’est Zoom.
  • Ses services, jusqu’alors peu populaires, sont devenus indispensables au fonctionnement de millions d’entreprises à travers le monde. Si bien que le mot « Zoom » peut désormais être rangé dans la case « antonomases » aux côtés de Bic ou K-Way : des noms de marque passés dans le langage courant pour désigner un objet ou une pratique particulière. En l’occurrence une visioconférence.
  • L’an dernier, Yuan avait ainsi indiqué que le nombre d’employés de Zoom avait triplé suite à la pandémie : de 2.000 à 6.000.
  • Conscient qu’il ne peut pas se reposer que sur les visioconférences, Yuan tente de faire de Zoom une plate-forme de communication plus complète. De nouvelles fonctionnalités – surtout à base d’intelligence artificielle – apparaissent régulièrement.
    • C’est notamment le cas de Zoom Scheduler, qui aide à améliorer la planification des réunions.
  • A priori, ces ajouts semblent porter leurs fruits. Les résultats financiers du deuxième trimestre ont été meilleurs qu’attendu, avec notamment un chiffre d’affaires de 1,14 milliard de dollars (+3,6% sur un an).
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