7. La boucle est bouclée…
Les tatouages ne sont non seulement une forme ancienne de communication, mais ils constituent également la base de l’invention de l’écriture chinoise. C’est ce qu’écrit le professeur en sinologie Victor Mair sur Language Log, suite à la découverte de plusieurs momies des glaces tatouées dans le Sud-Ouest de la Sibérie.
Il y a dix-neuf ans, le corps du ‘Prince des glaces sibérien’ a été retrouvé dans le pergélisol du Plateau de l’Oukok. Cette découverte ainsi que d’autres ont été longuement commentées dans un article récent du The Daily Mail au sujet des tatouages dans la civilisation Pazyryk, vieille de 2500 ans.
1. Cette civilisation était apparentée à celle des Scythes des steppes eurasiatiques décrite par Hérodote.
Les Scythes se tatouaient aussi, ce qui, selon Hérodote, était un signe de noblesse. Selon les recherches, d’autres civilisations se tatouaient également comme signe de distinction.
2. Le symbole chinois pour ‘écrire’ (wén ou æ–‡) signifiait à l’origine ‘tatouage’ (environ 1200 avant JC).
Ce n’est que des siècles plus tard que le symbole a pris la signification de ‘culture’, ‘écriture’ et ‘civilisation’, alors que la signification d’origine est devenue ‘wén 纹. Il y a donc un lien linguistique direct et sans équivoque entre le concept des tatouages et le développent de l’écriture chinoise. Ironiquement, les tatouages sont tombés en désuétude vers la fin du premier millénaire avant notre ère, sauf en cas de punition et de marquage des criminels.
3. Les tatouages auraient non seulement servi comme moyen d’identification, mais également comme moyen de communication.
Puisque le corps humain est disponible en tout lieu et à tout moment, il s’agit en effet de l’endroit idéal pour écrire quelque chose, surtout dans les civilisations nomades et semi-nomades des steppes. Il y aurait également des liens à explorer entre les tatouages et les peintures et inscriptions murales.
4. La plupart des personnes qui ont ou veulent avoir un tatouage de nos jours, le voient principalement comme un ornement corporel, comme pourrait l’être un bijou.
Le pourcentage de personnes ayant un tatouage est assez élevé dans certains pays. Selon une étude américaine menée en 2016, il semblerait que trois Américains sur dix ont au moins un tatouage. Ce chiffre était de deux sur dix il y a à peine 4 ans (21%). Parmi les personnes tatouées, sept personnes sur dix ont deux tatouages ou plus. Chez les baby-boomers (1944 – 1964), ce pourcentage est de 15%.
5. Selon une étude menée par la Texas Tech University en 2010, il semblerait que les personnes ayant un seul tatouage n’auraient pas un comportement social différent de ceux qui n’en ont pas.
Chez les personnes ayant au moins quatre tatouages, il est question d’inadaptation du comportement social.
6. Les personnes qui ont les membres génitaux tatoués ou des piercings sur les tétons, auraient plus tendance à consommer de la drogue ou à avoir un casier judiciaire.
Ce qui a mené un spécialiste à comparer les tatouages à l’immobilier: la taille compte, mais c’est surtout l’emplacement qui est crucial (« Location, location, location »).
Compte tenu du fait que les Occidentaux ont tendance à se faire tatouer des symboles chinois (souvent mal traduits) sur leurs corps.