6 personnes sur 10 se trompent sur le rôle réel de la BCE, plus d’1 sur 5 ne s’y intéresse même pas: elle influence pourtant notre quotidien

En Italie et en Espagne, plus de la moitié des personnes interrogées pensent que l’une des tâches de la Banque centrale européenne est de financer les gouvernements. Bien que la loi interdise à la banque centrale de le faire, pas moins de 39 % des Européens affirment que c’est le rôle de la BCE. En Grèce et en Belgique aussi, une grande partie de la population est de cet avis, selon le dernier bulletin économique de la banque. L’enquête a été menée en mai 2021, mais elle n’est publiée que maintenant.

Les Européens ont des idées très différentes – et souvent erronées – sur les fonctions de la BCE. Par exemple, de nombreux répondants en Allemagne, en Autriche et dans les pays de l’Est et de la Baltique pensent que le rôle de la BCE est de stabiliser le taux de change. Et ce, en dépit du fait que le Trésor américain a placé l’Allemagne, l’Irlande et l’Italie sur une liste de contrôle des manipulateurs de taux de change.

Les Européens comprennent mal la mission de la Banque centrale européenne. « La confusion concernant les tâches de la BCE est largement répandue », indique le rapport. Lorsqu’on les interroge sur les tâches et les objectifs de la banque centrale, les personnes interrogées répondent souvent par des mandats qui ne font pas du tout partie des tâches de la banque.

Bien que la loi interdise à la banque centrale de financer les dépenses publiques, pas moins de 39 % des personnes interrogées affirment que c’est le rôle de la BCE. Encore plus de personnes pensent que la BCE a pour mission « d’aider les pays de la zone euro en difficulté financière ». La « stabilisation du taux de change de l’euro » obtient également un score élevé, à tort.

64 % d’entre eux estiment tout de même que la stabilité des prix – en d’autres termes, la maîtrise de l’inflation – est la tâche de la BCE. Ce qui est effectivement le cas.

55 % ne sont « pas intéressés » par les politiques de la BCE

L’enquête montre également que 87 % des personnes interrogées ont entendu parler de la BCE, mais 55 % ont déclaré ne pas être intéressées par la BCE et ses politiques. En conséquence, l’auto-évaluation par les répondants de leur connaissance des tâches et des objectifs de la BCE est alarmante. Sur une échelle de 1 à 10, les répondants ont évalué leurs propres connaissances à 4,1 en moyenne.

La politique monétaire de la BCE a pourtant des conséquences très concrètes dans le quotidien des citoyens européens.

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