Près de 140 investisseurs, représentant 20.000 milliards de dollars d’actifs, ont demandé mardi des objectifs « vérifiés scientifiquement » aux entreprises multinationales pour qu’elles s’alignent sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.
Ces 137 fonds et géants de la finance, parmi lesquels le Français Amundi, le Britannique HSBC AM, l’Allemand Allianz ou encore l’Américain Boston Trust Walden « demandent aux entreprises de s’engager à lutter contre le changement climatique en se fixant des objectifs scientifiques », indique dans un communiqué l’ONG Carbon Disclosure Projet (CDP), spécialisée dans l’impact environnemental des entreprises et qui a coordonné le projet.
Cet appel vise 1.800 entreprises partout dans le monde, représentant « 25% des émissions mondiales totales », précise CDP. « On souhaite que les entreprises deviennent plus ambitieuses » en faisant valider leurs objectifs climatiques pour 2050 par le comité de Science based target initative (SBTi), « le plus robuste des audits », détaille à l’AFP Laurent Babikian, directeur des marchés de capitaux chez CDP Europe.
Le STBi
Le STBi a été fondé par le Pacte mondial des Nations-Unies, le WWF, le World Resources Institute et le CDP. Il certifie les objectifs environnementaux des entreprises pour s’accorder avec les ambitions des accords de Paris. Plus de 1.000 entreprises ont commencé la démarche, mais moins de la moitié a vu sa feuille de route approuvée.
« L’objectif n’est plus de viser un réchauffement de 2°C comme avant, mais bien 1,5°C » car « il y a le feu au lac » sur la question climatique, insiste M. Babikian. Les entreprises ont jusqu’à mai 2021 pour répondre.
Pas de sanctions
Si les fonds ne s’engagent pas à sanctionner ou agir en cas de non-réponse des participants, « certains sont actionnaires de ces entreprises », ce qui pourrait donner du poids à l’initiative, espère M. Babikian. D’autant plus que début octobre, le STBi a publié un nouveau barème visant les engagements des institutions financières.
« Les investisseurs devront aussi se fixer des objectifs climatiques réalistes scientifiquement » en se dirigeant donc vers des entreprises plus ambitieuses dans ce domaine, indique M. Babikian.