11 faits curieux sur le cannabis qui surprendront même les fumeurs invétérés

Dans le monde occidental, le cannabis est populaire depuis plus d’un demi-siècle. Un certain nombre d’Etats américains, européens et sud-américains ont même légalisé sa consommation et parfois également sa vente. Cependant, on ne sait pas encore beaucoup de choses sur cette « mauvaise herbe magique ».

Livescience a rassemblé 11 faits étranges sur la marijuana et sur le haschisch qui risquent de surprendre également les consommateurs chevronnés:

1. L’origine mythique

La découverte des vertus de la marijuana ne revient pas à la génération hippie. Il n’existe pas de véritable consensus scientifique sur qui a découvert en premier lieu les effets du cannabis en tant que substance psychédélique naturelle. Les véritables origines de la drogue restent un peu troubles.

Cependant, un certain nombre d’éléments semblent indiquer que cette plante a été utilisée pour la première fois en Asie, il y a quelques milliers d’années. Selon le Drug Enforcement Administration Museum à Arlington, dans l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis, les plus anciennes références écrites sur le cannabis datent de 2727 av. J.-C., époque à laquelle « l’empereur chinois Shen Nung a découvert la substance et l’a utilisée en médecine ». Mais cette hypothèse est problématique. A supposer que Shen Nung ait bel et bien existé, il n’était pas l’empereur de Chine. Le premier empereur était Qin Shi Huang, unificateur de l’empire de Chine, né aux alentours de 260 av. J.-C. En outre, on ne sait pas vraiment comment Shen Nung aurait consigné ses expériences médicales sur le cannabis. En effet, les premiers caractères chinois datent de la dynastie Shang, entre 1200 et 1050 av. J.-C. Toutefois, on a retrouvé des fibres de chanvre comme ornementation sur des poteries taïwanaises, vieilles d’environ 10.000 ans. Il est donc probable que les premiers consommateurs de cannabis aient vécu dans cette région.

2. D’étranges manières d’utiliser le chanvre

Il est possible d’utiliser le chanvre autrement qu’en tant que drogue. Les fibres de cette plante peuvent être employées pour faire des cordes ou du textile. Les cordes de chanvre sont très solides. Des chercheurs de la California State University ont voulu savoir comment les habitants de l’île de Pâques avaient réussi à transporter leurs énormes statues, les moai. Les scientifiques ont pu démontrer qu’une équipe de 18 hommes munis de 3 cordes de chanvre fixées autour de la statue étaient en mesure de la déplacer de 100 mètres en moins d’une heure.

3. Chanvre versus marijuana

Les deux viennent de la même plante mais il y a une grande différence : le chanvre ne nous fait pas planer et donne mal à la tête. Des chercheurs de l’Université du Saskatchewan ont découvert une modification génétique qui permet aux plantes de cannabis (cannabis sativa) de produire une substance appelée acide tetrahydrocannabinolique (THCA), précurseur du tétrahydrocannabinol (THC), la substance psychoactive du cannabis. Les plantes de chanvre ne peuvent pas produire cette substance. En effet, il leur manque un gène capable de faire en sorte qu’une enzyme puisse produire du THCA. Toutefois, le chanvre produit de l’acide cannabidiolique (CBDA) en abondance, contrairement aux plants de marijuana. Ainsi, le chanvre est riche en CBDA non psychoactifs tandis qu’un plant de marijuana est plein de la substance psychoactive, THC. Consommé par l’homme, l’acide cannabidiolique a un effet contraire aux THC et peut être utilisée dans le domaine médical.

4. Un effet différent sur les hommes et les femmes

Selon une étude de 2014 publiée par la revue scientifique Drug and Alcohol Dependence, les hommes et les femmes ressentent différemment les effets de la marijuana. Grâce à des tests réalisés sur des rats, la psychologue Rebecca Craft de l’Université d’État de Washington, a montré que les rats femelles étaient plus sensibles aux effets analgésiques du cannabis. Les rats femelles développent rapidement une tolérance au produit et seraient en outre beaucoup plus sensibles aux effets de la drogue lors de l’ovulation, moment où leurs taux d’œstrogènes sont les plus élevés.

5. Cannabis et animaux domestiques

Selon l’Association américaine de vétérinaires, des propriétaires d’animaux domestiques administrent déjà du cannabis à leur chien ou leur chat pour des raisons médicales. Toutefois, il existe peu de recherches en ce qui concerne les effets du cannabis sur les animaux. Les vétérinaires estiment que les effets du cannabis sur les animaux disparaissent en général en quelques heures mais la drogue peut leur être fatal à fortes doses.

6. Le cannabis mauvais pour le cœur?

Pour certaines études, il y aurait un lien entre l’usage de cannabis et le risque de schizophrénie et de troubles psychotiques. Une étude française a montré que 2% des complications médicales consécutives à l’usage du cannabis concernaient des problèmes cardiaques. Une explication pourrait être que le cannabis augmente nos pulsations et notre tension, ce qui peut être fatal à un individu vulnérable à une insuffisance cardiaque.

7. Comment une variété de marijuana est-elle nommée?

Un amateur de vin pourra jeter son dévolu sur un pinot noir, un cépage sangiovese ou un carménère du Chili. Dans un coffee-shop, un fumeur de marijuana peut choisir parmi plusieurs variétés aux noms étranges tels que « Purple Haze » (brume violette),  « Northern Lights » (aurore boréale) ou encore « Skunk » (mouffette).

Cette nomenclature bizarre est issue d’une tradition séculaire entre les producteurs de marijuana qui date 197, selon laquelle celui qui a pu élaborer une variété précise (en croisant différentes plantes) choisit son nom. L’un des copropriétaires de DNA Genetics, une banque de graines de cannabis d’Amsterdam, avait expliqué au Los Angeles Times que ces noms sont souvent choisis lors de réunions « enfumées entre amis qui ressemblent à des séances de brainstorming ».

8. Le cannabis est partout dans l’air

En Italie, des scientifiques ont retrouvé des traces de fumée de marijuana dans l’air autour du Colisée et dans 7 autres villes. Aux côtés du cannabis, on a également découvert des traces de cocaïne, de nicotine et de caféine. Selon les chercheurs, ce type d’étude peut aider à se faire une meilleure idée de l’usage des drogues dans une ville donnée.

9. Des nouveau-nés testés positifs au cannabis

Un hôpital dans l’Etat américain de Caroline du Nord a constaté qu’énormément de bébés avaient des traces de cannabis dans leur urine. On a d’abord pensé que leurs mères fumeuses de marijuana étaient responsables, mais il est rapidement apparu qu’un ingrédient contenu dans le savon utilisé donnait souvent de faux résultats positifs aux tests de drogue. Des tests ont pu faire la distinction entre le savon et l’usage de cannabis par la mère.

10. L’empreinte écologique du cannabis

Bien que le cannabis a toujours été populaire dans les milieux écologistes et hippies, la manière dont cette drogue est produite actuellement est tout à fait mauvaise pour l’environnement. Cela vient du fait qu’elle est souvent cultivée à l’aide de lampes haute-pression. Ces dernières consomment des quantités phénoménales d’électricité. Pour produire un kilo de cannabis, on rejette autant de CO2 que pour parcourir les Etats-Unis cinq fois en voiture, selon un rapport du Lawrence Berkeley National Laboratory.

11. Cannabis versus hiboux

Même lorsque le cannabis est cultivé à l’extérieur , il occasionne souvent des dommages à l’environnement parce que les cultivateurs utilisent pour cela un bout de terrain dans un milieu naturel et utilisent de la mort-aux-rats pour préserver leurs cultures. En Californie, où l’on cultive énormément de cannabis dans la nature, une espèce de hiboux, la chouette tachetée du Nord, est menacée d’extinction car elle mange ce poison. Dans cet Etat, l’eau est aussi une ressource menacéepar ces cultures illégales. Les cultivateurs courent également des risques. Dans la petite ville albanaise de Lazarat, qui vit presqu’exclusivement de la culture du cannabis, l’hôpital local a dû soigner l’an passé 700 personnes tombées malades à cause d’un contact prolongé avec des plants de cannabis. Ces personnes présentaient des symptômes tels que des vomissements, des maux d’estomac et des battements cardiaques irréguliers, a indiqué le bureau de presse Reuters.