Bien que conscient des risques que représente l’IA pour les artistes-compositeurs, YouTube voit dans l’intelligence artificielle plusieurs avantages. Quand c’est bien encadré, il n’y a pas de souci, non ? Cela semble être la position de la plateforme de vidéos.
L’actualité : DeepMind et YouTube, toutes deux propriétés de Google, annoncent Lyria, un nouveau modèle de génération de musique basé sur l’IA.
- L’outil de Google ne se contente pas de créer des mélodies, mais génère des instruments et des voix de haute qualité, promet le géant américain.
- Une véritable prouesse de technologie, comme le souligne DeepMind : « Lors de la génération de longues séquences sonores, il est difficile pour les modèles d’IA de maintenir une continuité musicale à travers des phrases, des couplets ou des passages prolongés. Étant donné que la musique inclut souvent plusieurs voix et instruments en même temps, elle est beaucoup plus difficile à créer que la parole ».

Le détail : en cours d’expérimentation, Lyria se divise en deux grandes utilisations.
- D’un côté, Dream Track qui se concentre sur la création de morceaux pour YouTube Shorts, les capsules vidéo de la plateforme.
- Les créateurs peuvent demander à l’IA de leur générer une musique à partir d’une petite description, précisant le cadre, l’ambiance ou le style musical, par exemple.
- Mais plus encore, ils peuvent également choisir l’artiste parmi une liste de partenaires pour interpréter le morceau. On compte notamment Sia, Charlie Puth ou encore T-Pain.
- De l’autre, Music AI tools, un ensemble d’outils destinés aux artistes, auteurs-compositeurs et producteurs pour « les aider à renforcer leurs processus créatifs ».
- « Grâce à nos outils d’IA musicale, les utilisateurs peuvent créer de nouvelles sections musicales ou instrumentales à partir de zéro, transformer l’audio d’un style de musique ou d’un instrument à un autre et créer des accompagnements instrumentaux et vocaux », explique DeepMind.
À noter : Lyria n’est pas la première IA de génération musicale, mais avec un mastodonte tel que YouTube derrière elle – en plus d’être développée par DeepMind de Google -, elle a de quoi marquer un tournant sur le marché. Et pourquoi pas booster l’adoption de ce type d’outil, avec tous les risques que cela implique.
Attention aux critiques
Les aperçus délivrés par YouTube sont plus que convaincants. Et si pour certains, cet outil pourrait s’avérer utile, nul doute que tout le monde ne l’accueillera pas avec enthousiasme.
- Lyria a en effet le potentiel de faire de l’ombre aux artistes, notamment à celles et ceux qui produisent en grand nombre des morceaux pour habiller les vidéos.
- Mais le risque est que l’IA soit de plus en plus utilisée dans un cadre artistique, jusqu’à menacer les artistes faits de chair et de sang.
- Une perspective contre laquelle s’étaient justement levés les scénaristes d’Hollywood.
- Il y a quelques jours, YouTube a annoncé des mesures pour signaler ou faire supprimer les morceaux générés par IA. Mais cette solution sera-t-elle suffisante, dans le cas où les morceaux d’IA deviennent de plus en plus la norme sur la plateforme ?