Surprenant: les bateaux de pêche génèrent autant de CO2 que toute l’industrie aéronautique

Selon une nouvelle étude, les bateaux de pêche remorquant leurs filets au fond de l’océan libèrent autant de dioxyde de carbone que l’ensemble de l’industrie aéronautique. Le remorquage de ces lourds filets sur les fonds marins perturbe les sédiments marins, le plus grand puits de carbone du monde. Les puits de carbone jouent un rôle important dans le cycle du carbone: ils extraient le gaz à effet de serre de l’air et réduisent ainsi le réchauffement climatique.

La pêche au chalut, une pratique répandue de remorquage de filets lourds sur le fond marin, entraîne l’émission de 1 gigatonne de CO2 chaque année, selon l’étude, rédigée par 26 biologistes marins, experts en climatologie et économistes, publiée dans Nature.

Le CO2 est rejeté par les sédiments du fond marin et peut augmenter l’acidification des océans. Les sédiments marins abritent le plus grand stock de carbone au monde. Ce rapport est la première étude à démontrer les effets du chalutage sur le climat. Il fournit également un plan indiquant quelles parties de l’océan devraient être protégées pour protéger la vie marine, stimuler la production de fruits de mer et réduire les émissions climatiques.

Les 10 pays les plus émetteurs de carbone provenant de l’utilisation des chaluts sont la Chine, la Russie, l’Italie, le Royaume-Uni, le Danemark, la France, les Pays-Bas, la Norvège, la Croatie et l’Espagne. L’étude estime les émissions entre 0,6 et 1,5 gigatonne de dioxyde de carbone par an, soit une moyenne de 1 gigatonne par an. Les émissions de dioxyde de carbone de l’aviation se sont élevées à 918 millions de tonnes en 2019.

7% protégé, ce devrait être 30%

Les scientifiques ont identifié les zones marines où les espèces et les écosystèmes sont les plus menacés par les activités humaines. Ils ont développé un algorithme pour identifier les régions où la protection apporterait les plus grands avantages à trois fins: la protection de la biodiversité, la production de fruits de mer et l’atténuation des effets sur le climat. Ils l’ont ensuite cartographié pour créer un plan pratique que les gouvernements peuvent utiliser en fonction de leurs priorités.

L’analyse montre que le monde doit protéger au moins 30% des océans. Actuellement, seulement 7% de l’océan est protégé. L’étude a également révélé que l’élimination de 90% du risque actuel de perturbation des chaluts de fond nécessite de ne protéger qu’environ 4% de l’océan, principalement dans les eaux nationales. Un objectif tout à fait réalisable.

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