L’inflation dans l’UE est galopante. Ce phénomène commence même à se propager dans les bureaux de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort. Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, a déclaré en début de semaine que « le risque d’inflation est effectivement orienté à la hausse« . La banque d’affaires française Natixis explique dans une note à ses clients que pas moins de cinq mécanismes vont éroder le pouvoir d’achat des Européens l’année prochaine.
Les 5 mécanismes qui rendront tout plus cher l’année prochaine
Pourquoi est-ce important ?
Après avoir, pendant des mois, considéré l'inflation comme un "problème temporaire", le compte rendu de la dernière réunion de politique générale de la Banque centrale européenne indique que celle-ci s'attend à une nouvelle hausse de l'inflation et que la baisse des prix prendra plus de temps que prévu.C’est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs européens, qui souffrent déjà de l’inflation et de l’inflation fantôme et qui devront aussi payer de plus en plus cher l’année prochaine pour des biens et services similaires ou inférieurs.
Le pouvoir d’achat des familles européennes va continuer à s’éroder sous l’effet des cinq mécanismes suivants.
1. La hausse des prix de l’énergie, due à l’augmentation du prix du CO2 et du prix élevé des sources d’énergie renouvelables
Les prix élevés de l’énergie résultant de la transition vers une politique énergétique plus verte se manifesteront comme suit :
- Augmentation des prix du CO2.
- Augmentation des prix de l’électricité en raison de la production temporaire d’énergie renouvelable, qui nécessite une augmentation de la capacité et des infrastructures de stockage.
2. Augmentation des coûts de logement, en raison d’une hausse des prix de l’immobilier
La politique de l’argent gratuit, maintenue depuis des années par les banques centrales, a entraîné une forte hausse des prix de l’immobilier ces dernières années. Cette augmentation se poursuivra en 2022, entraînant une hausse des loyers et des taxes sur les biens immobiliers.
3. Des prix plus élevés pour les services avec une main-d’œuvre peu qualifiée
Les salaires des professions à faible revenu (ligne gris clair) sont en hausse (restauration, services de nettoyage, services de sécurité, transport, logistique,…). Ces augmentations seront répercutées sur les clients.
4. Augmentation des prix des biens dont la production a été rapatriée d’Asie ou d’autres pays à bas salaires
Une série de pays européens ont rapatrié la production de médicaments et d’autres articles des pays à bas salaires. De cette manière, l’Europe veut réduire sa dépendance vis-à-vis de ces pays en temps de crise. Une nécessité que la pandémie nous a enseignée. La différence de prix entre ce qui est produit dans la zone euro (ligne violette) et ce qui est produit en Asie peut difficilement être représentée plus clairement que dans le graphique ci-dessous.
5. Augmentation des prix des produits importés
L’Europe envisage d’augmenter les droits d’importation afin de compenser les dommages que les pays à bas salaires infligent à l’environnement par leurs émissions excessives de CO2. Une compensation est également prévue pour les droits sociaux faibles ou inexistants, pratiques courantes dans ces pays. Cette taxe sera elle aussi répercutée directement sur le consommateur.
Conclusion: ces hausses de prix fréquentes vont encore réduire le pouvoir d’achat, déjà considéré comme faible, remettant la problématique à l’ordre du jour politique.