Wall Street a plongé pour la 2e journée consécutive: les taux des obligations à leur plus bas historique

Wall Street a dévissé mardi pour la deuxième journée de suite, les investisseurs craignant que l’épidémie de nouveau coronavirus ne se transforme en pandémie et se réfugiant dans les obligations, dont les taux sont tombés à des plus bas historiques.

Le Dow Jones Industrial Average, a chuté de 3,15% à 27.081,36 points. L’indice vedette de la Bourse new-yorkaise s’est effondré de près de 7% depuis le début de la semaine.Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a abandonné 2,77% à 8.965,61 points et l’indice élargi S&P 500 a lâché 3,03% à 3.128,21 points.

Selon Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, les acteurs du marché s’alarment devant la propagation à grande échelle de l’épidémie de pneumonie virale, notamment en Italie où les autorités ont fait état mardi soir de 322 cas dont dix décès.

« Pour un investisseur américain, ce n’est pas l’Italie au niveau économique qui l’inquiète, mais le fait que, petit à petit, il faut absolument revoir à la baisse les taux de croissance globaux », explique l’expert. Les perspectives d’un rebond rapide s’éloignent alors que de plus en plus d’entreprises annoncent s’attendre à pâtir des conséquences économiques du coronavirus, ajoute-t-il.

Entreprises

La compagnie aérienne United Airlines (-6,5%) a, par exemple, suspendu lundi soir ses prévisions financières pour 2020, expliquant que « l’éventail des scénarios possibles » liés au nouveau coronavirus était « trop large pour fixer actuellement des objectifs ».

L’entreprise s’inscrit ainsi dans le sillage de plusieurs grandes sociétés ayant prévenu que l’épidémie allait affecter leurs résultats, à l’instar d’Apple, de Procter & Gamble ou de Coca-Cola.

Le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow s’est voulu rassurant en déclarant, mardi sur la chaîne d’informations financières CNBC, que l’épidémie ne serait pas une tragédie au niveau économique malgré certains accrocs inévitables.

« Si vous investissez sur le long terme, je pense qu’il faut sérieusement songer à revenir sur le marché des actions où les résultats ont été excellents sur la longue durée », a par ailleurs assuré M. Kudlow, faisant écho à un tweet publié la veille par Donald Trump, qui s’est dit enthousiaste sur la santé du marché boursier américain.

Dette américaine et bons au Trésor

L’aversion au risque restait toutefois très forte mardi, le taux sur la dette américaine à 10 ans étant descendu à son plus bas niveau historique, à 1,3055%, aux alentours de 19H10 GMT. Une baisse du taux obligataire est synonyme d’une augmentation des prix des bons du Trésor, et donc d’une demande en hausse.

Le taux à 30 ans sur les bons du Trésor américain évoluait lui aussi à un plus bas historique, étant tombé à 1,7852% plus tôt dans la journée. « Quand l’argent sort d’un marché, il va se positionner ailleurs ou bien il reste en cash », précise M. Volokhine.

« Pour le moment, il va évidemment se positionner dans le marché obligataire américain, mais aussi dans les marchés obligataires européens. C’est un pur réflexe de peur », poursuit-il.

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